En Afrique de l’Ouest et centrale, la qualité de l'air s'améliore mais reste loin des normes de l'OMS

Au Cameroun, les environnementalistes et les épidémiologistes tirent la sonnette d’alarme
Avec notre correspondant à Yaoundé, Richard Onanena
Dans les rues du quartier Biyem-Assi, un quartier populaire de Yaoundé, l’idée d’une pollution de l’air mais surtout des risques qu’elle fait peser sur la santé ne surprend plus les plus avertis. Ces inquiétudes sont justifiées, selon Lionel Gibby, environnementaliste, car on retrouve de plus en plus de particules polluantes dans l’air des grandes villes camerounaises. « La mauvaise gestion des déchets, les émissions de gaz nocifs dues au trafic routier et au fonctionnement des industries, la dégradation des voiries urbaines ainsi que les pesticides utilisés en agriculture sont autant de facteurs pouvant expliquer la forte pollution de l’air dans les villes camerounaises », explique-t-il.
Pour Hemes Nkwa, médecin épidémiologiste de terrain, la pollution de l’air est à l’origine de nombreuses pathologies. « Les maladies liées à la pollution de l’air touchent à la fois les poumons, le cœur, le cerveau et d’autres organes. Cependant, on semble encore ignorer les méfaits de la pollution, pensant que c’est une chimère. Pourtant, elle est bien réelle et c’est même une urgence de santé publique silencieuse », avertit Hemes Nkwa.
Selon des chiffres de l’OMS, la pollution de l’air fait environ 19 000 décès chaque année au Cameroun, soit plus que le sida et le paludisme.