Élections générales en Centrafrique: «Très peu de partis encouragent les femmes» à être candidates

Neuf candidats à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025 en Centrafrique se sont déclarés face au président sortant Faustin-Archange Touadéra. Aucune femme dans le lot. Et pour les législatives, seulement 82 prétendantes parmi les 716 aspirants à un siège de députés. Une situation que dénonce Pamela Derom, militante de la société civile et qui se présente à la députation : « Le peu de femmes qui sont engagées politiquement font l’objet de harcèlement verbal, physique, par moment. »
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En République centrafricaine (RCA), où sont les femmes dans les listes des candidats pour les élections générales du 28 décembre 2025 ? Nulle part pour la présidentielle : il n’y a aucune candidate parmi les dix dossiers déposés. Et pas faciles à trouver pour les législatives, avec seulement 82 femmes sur 716 aspirants députés, soit 11,45% du total, selon un document de l’Autorité nationale des élections. Bien loin donc de l’obligation légale de 35% adoptée en 2016 et jamais appliquée jusque-là.
Dans un arrêt du 1er octobre dernier, le Conseil d’État a autorisé cinq partis, dont le Mouvement cœurs unis (MCU) du président Faustin-Archange Touadéra, a passé outre cette disposition pour les législatives et les régionales, ce qui n’est pas le cas pour les municipales.
Un constat qui agace Pamela Derom. Militante de la société civile, elle se présente en indépendante aux législatives à Paoua, dans le nord-ouest de la RCA, et dénonce un système politique misogyne et violent qui laisse les femmes de côté. Elle demande une période complémentaire de dépôt de dossiers pour avoir plus de candidatures féminines.
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« On a une loi qui n’a pas été appliquée »
« C’est un manque de volonté politique, accuse-t-elle à notre journaliste au service Afrique, François Mazet. Le peu de femmes qui sont engagées font l’objet de harcèlement verbal, physique, par moment. Il y a très peu de partis politiques qui encouragent les femmes issues de leur parti politique à aller aux élections. Beaucoup de ces partis – nous l’avons vu pour les primaires passées – n’ont investi que des hommes. Et pourtant, les femmes existent dans ces partis-là. Ces partis ont voulu reléguer les femmes au second rang. Ce sont des mobilisatrices, tout simplement. Ce sont celles qui iront les voter, tout simplement. Et pourtant, elles ont la capacité, elles ont des compétences. Elles sont diplômées également et peuvent occuper des postes. »
Elle poursuit : « L’autre facteur se trouve être le problème financier. Les hommes ont l’appui des partis. Ce sont les chefs des foyers, ce sont eux qui ont l’argent et tout. Quand bien même, on a une loi qui est mise en place, eh bien cette même loi n’a pas été appliquée. On pense donc qu’il y a un sérieux problème. »
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