Crimes de guerre au Soudan : la CPI s’inquiète pour El-Facher

Eléments armés au Darfour
Des éléments armés au Darfour (Soudan)

Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a émis un avertissement solennel ce lundi : les atrocités documentées dans la ville soudanaise d’El-Facher pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Alors que le pays est plongé dans un conflit dévastateur entre les forces armées soudanaises et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), des informations alarmantes font état de massacres, de viols et d’autres violences qui ciblent les civils.

Cette déclaration de la CPI intervient alors que des milliers d’habitants fuient la région voisine du Kordofan. Cette situation ravive les sombres souvenirs du Darfour.

L’ombre du Darfour plane sur le Kordofan

L’inquiétude du procureur de la CPI est d’autant plus vive que les événements actuels présentent des similitudes glaçantes avec ceux observés au Darfour par le passé. Le procureur évoque des schémas de violence comparables, où les combattants paramilitaires sont accusés de s’en prendre aux communautés non arabes de la région. Le Darfour, comme le Kordofan, se distingue du reste du Soudan par sa diversité ethnique africaine.
La situation s’est dégradée ces derniers jours dans le Kordofan-Nord, notamment avec la prise de Bara, un carrefour stratégique, par les FSR. Dans la région voisine, l’ONU rapporte qu’au moins 50 civils ont été tués lors des récentes violences, incluant des volontaires du Croissant-Rouge.

Massacres, viols et déplacements massifs

Le bureau du procureur de la CPI a pointé du doigt les massacres, les viols et les enlèvements qui seraient en cours. Les populations civiles, confrontées à ces horreurs, n’ont d’autre choix que de fuir massivement leurs foyers. L’exode des civils est particulièrement important dans les zones du Kordofan telles qu’El-Obeid, ce qui accentue la crise humanitaire. La fuite par milliers témoigne de la terreur qui s’est emparée des régions.

L’avertissement de la justice internationale

En qualifiant les atrocités potentielles de « crimes contre l’humanité » ou de « crimes de guerre« , la CPI envoie un signal aux belligérants. Une telle qualification signifie que les actes commis relèvent de la juridiction de la Cour et que leurs auteurs pourraient faire l’objet de poursuites pénales au niveau international. C’est une démarche qui vise à rappeler aux parties en conflit leur obligation de respecter le droit humanitaire et à préparer le terrain pour d’éventuelles enquêtes et inculpations futures.

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Fidèle K est journaliste et rédactrice spécialisée, passionné par l’Afrique et ses dynamiques politiques, culturelles et sociales. A travers ses articles pour Afrik, elle met en lumière les enjeux et les réalités du continent avec précision et engagement.

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