Côte d’Ivoire: une Journée nationale des «DYS» pour faire connaître ces troubles perturbant pour la scolarité

Ils sont nombreux, ces enfants pour qui lire, écrire ou même coordonner un geste devient un combat quotidien. Dyslexie, dyspraxie, dysphasie : regroupés sous le terme « DYS », ces troubles restent encore largement méconnus. Pourtant, leurs conséquences sur la scolarité peuvent être profondes. À Abidjan, parents, enseignants et spécialistes se sont réunis ce week-end du 15 et 16 novembre au lycée français Blaise Pascal pour la troisième Journée nationale des « DYS » et de l’inclusion. Une mobilisation pour briser le silence autour de ces difficultés invisibles mais bien réelles.
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Avec notre correspondant à Abidjan, Abdoul Aziz Diallo
À première vue, rien ne distingue le fils de Sara des autres enfants de son âge. Mais derrière son sourire se cachent des difficultés qu’il traîne depuis plusieurs années et qui se résument en un mot : la dyscalculie. « Il a appris à lire les chiffres. Au primaire, quand ils ont commencé les calculs, les additions, les soustractions, les multiplications, c’est là qu’on a vu qu’il avait du mal, explique cette maman. En fait, ça ne faisait pas sens pour lui ».
Comme pour de nombreuses familles, le chemin a été long avant d’obtenir un diagnostic clair et surtout d’accepter la différence de l’enfant. Cette journée, initiée par la fondation « DYS moi qui tu es », vise à sensibiliser et à mieux accompagner les parents en Côte d’Ivoire. Marie-Paul Gnaly, sa présidente, explique : « L’objectif visé, c’est de créer un monde dans lequel chacun trouve sa place. On ne pose pas un regard étroit sur un enfant qui n’apprend pas comme les autres. On met la lumière sur ce qu’il a, et on donne aux parents les moyens de l’aider à avancer. »
Mettre en place d’outils pédagogiques adaptés
Les troubles DYS ne relèvent ni de la paresse ni d’un manque d’intelligence, rappelle Maila Bdéri, psychomotricienne. Pour cette spécialiste, certains signes doivent alerter : « Quand l’enfant entre dans les apprentissages, on voit qu’il ne va pas apprécier la tâche, qu’il se sent démuni. Un enfant qui fuit les activités graphiques, la lecture ou les mathématiques, qui ne comprend vraiment pas… Là, le parent doit commencer à se poser des questions. »
Au-delà de la sensibilisation, les organisateurs plaident pour la mise en place d’outils pédagogiques adaptés dans les écoles, afin que les enfants DYS puissent poursuivre leur scolarité sans être mis à l’écart. Au ministère de l’Éducation nationale, une sous-direction est dédiée à l’éducation inclusive.
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