Cote d'Ivoire: Régulation des entreprises de sécurité privée – Les recommandations du criminologue Okiéi Guy Arnaud

Okiéi Guy Arnaud Okié, étudiant à l’Unité de formation et de recherche (Ufr) de criminologie de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, a été élevé au grade de docteur avec la mention « Très honorable » en criminologie, option sociologie criminelle. Ce titre lui a été décerné à l’issue de la soutenance de sa thèse intitulée : « Expansion incontrôlée des entreprises de sécurité privée en Côte d’Ivoire », le mardi 4 novembre, à Cocody.
Selon le nouveau docteur, l’objectif de cette étude est de démontrer qu’il existe un déséquilibre réglementaire dans le secteur des entreprises de sécurité privée en Côte d’Ivoire. Dans son exposé, il a révélé que le pays compte aujourd’hui plus de 1 300 entreprises de sécurité privée, mais que seulement 124 d’entre elles respectent les normes exigées par l’État.
Cette situation, selon lui, crée « une concurrence déloyale » entre les entreprises agréées et celles qui ne le sont pas.
« J’ai voulu démontrer l’absence de contrôle dans ce domaine », a-t-il déclaré.
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Concernant les recommandations pour « une meilleure régulation » du secteur, Dr Okiéi Guy Arnaud Okié a proposé, entre autres la création d’une autorité de régulation indépendante, distincte des structures étatiques existantes.
« L’État doit, au-delà de la Direction de la surveillance du territoire (Dst), mettre en place – comme cela se fait en Europe – une autorité de régulation des entreprises de sécurité privée. Cette structure aura pour mission de veiller à ce que ces entreprises respectent les normes, afin de garantir une meilleure sécurité aux clients », a-t-il expliqué.
Il a également préconisé que les petites entreprises se regroupent pour former des structures plus solides, capables de répondre aux exigences réglementaires.
« Seules, ces entreprises ont du mal à évoluer dans cet environnement », a-t-il ajouté.
De son côté, le président du jury, Prof. Bakayoko Ismaïla, professeur titulaire de criminologie à l’Ufr de criminologie de l’Université Félix Houphouët-Boigny, a salué la pertinence du sujet.
« Depuis 2014, des efforts ont été consentis par l’État, mais la régulation reste insuffisante dans le contexte actuel de la gouvernance de la sécurité privée. Cette thèse montre qu’il reste encore beaucoup à faire. On constate une prolifération d’entreprises de sécurité qui ne respectent plus les lois en vigueur, notamment celles sur la formation, la détention d’armes et l’agrément délivré par la Dst», a-t-il précisé.
Dr Okiéi Guy Arnaud Okié, au centre, posant avec les membres du jury après la délibération.



