Cote d'Ivoire: Présidentielle – Du seul contre tous, au tous contre chacun !

L’image que révèle le jeu politique ivoirien à quelques encablures de la présidentielle d’octobre 2025 est, le moins que l’on puisse dire, plus que paradoxale, avec une soixantaine de candidats qui viennent de déposer leur dossier auprès de la Commission électorale indépendante (CEI).

Si au départ un semblant de consensus semblait s’être fait, d’une part, autour d’une opposition frontale au 4ème mandat du candidat du RHDP Alassane Ouattara, considéré comme anticonstitutionnel, et d’autre part contre l’élimination « judiciaire » de la compétition électorale des quatre leaders (Gbagbo, Thiam, Soro et Blé Goudé) radiés sur les listes, il semble aujourd’hui dépassé.

Ce mouvement destiné à faire face à Alassane Ouattara, que le RHDP, son parti, avait déjà plébiscité comme son candidat pour le scrutin d’octobre 2025, avait il est vrai donné naissance dans un premier temps à une coalition dénommée CAP CI, qui avait rassemblé l’essentiel des partis de l’opposition ivoirienne à l’exception notable du PPA-CI de Laurent Gbagbo.


Suivez-nous sur WhatsApp | LinkedIn pour les derniers titres

Parallèlement, la PDCI-RDA et le PPA-CI avaient mis en place une plateforme commune, créant un certain malaise, il faut le dire, dans les rangs de CAP-CI. Bref, chemin faisant, les principaux leaders se sont retrouvés dans le cadre d’un Front commun qui a réussi un très grand rassemblement à Abidjan, qui avait laissé place à toutes les hypothèses possibles et imaginables, quant à l’issue du scrutin présidentiel du 25 octobre.

Parmi celles-ci, on voyait un large front pour imposer un dialogue avec une forte probabilité de report de l’élection, le temps d’aplanir les problèmes d’inscription sur les listes électorales des leaders qui y sont retirés, et d’aller vers une élection « inclusive ».

Avec le dépôt avec panache des dossiers de candidature des principaux leaders, y compris Ouattara, l’on se demande bien si les principales revendications ne sont pas remises aux calendes grecques ?

A priori non, mais ce que l’on observe, c’est qu’on a transféré le contentieux au Conseil constitutionnel, comme si l’ingénierie électorale sénégalaise faisait école, car en effet c’est au niveau du Conseil constitutionnel que la candidature de l’actuel président du Sénégal a été validée, alors que la plupart des observateurs et experts n’osaient parier un sou pour cette éventualité. Le Conseil constitutionnel va-t-il tirer la candidature du quatuor de « l’angle mort » dans lequel il a été enfermé par la justice ivoirienne ?

Rien n’est moins sûr. Toutefois la soixantaine de candidatures enregistrée à la clôture du dépôt des candidatures n’augure ni plus ni moins d’une nuit aux longs couteaux. Les profils des candidats montrent que de part et d’autre, il y a des dissidences au sein des grands partis que sont le PDCI avec la candidature maintenue de Jean-Louis Billon, ou le PPA-CI avec celle de son vice-président Ahou Don Mélo.

Ces lignes de fractures qui apparaissent en attendant le verdict du Conseil constitutionnel vers le 10 septembre, où la question des parrainages va jouer grandement, laissent largement ouvertes les joutes d’octobre. Dès lors, il faut s’attendre à ce que ce qui naguère était « tous contre Ouattara » se transforme en « tous contre chacun », car une fois validées les candidatures, la campagne va ramener les vieilles rivalités au goût du jour ; et qui sait, Ouattara, qui a pu consolider son camp un tant soit peu, et rallier les candidats recalés par le Conseil constitutionnel, pourrait tirer son épingle du jeu et passer le cap du 1er tour après lequel tout devient possible.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close