Côte d’Ivoire: les avocats des militants du PPA-CI incarcérés dénoncent des «règles de procédure violées»

En Côte d’Ivoire, les avocats des onze militants du PPA-CI, inculpés lundi pour notamment « actes de terrorisme », ou encore « participation à un mouvement insurrectionnel », dénoncent une procédure entachée d’irrégularités. Mercredi, les avocats du PPA-CI, ont organisé un point presse, pour expliquer les anomalies constatées ces derniers jours.
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Avec notre correspondante à Abidjan, Bineta Diagne
Depuis lundi, les onze personnes inculpées dans ce dossier, sont incarcérées au Pôle pénitentiaire d’Abidjan. Les trois avocats, commis par le PPA-CI, ont pu rendre visite à certains clients. À l’issue de ces entretiens, ces conseils dénoncent, face à la presse, une série d’anomalies. Ils évoquent notamment des « actes dégradants, qui touchent à la dignité humaine ».
Me Kano Blé, membre du collectif d’avocats, critique également, le non-respect des droits de la défense. « Nous constatons que les règles de procédure ont été violées. Les premiers qui ont été interpellés, ils ont été gardés à vue, on ne sait pas, où sans assistance d’avocat. En dehors de cela, les droits de la défense ont été violés. Quand on se réfère à la manière dont les auditions ont été menées, on constate que les droits de la présomption d’innocence étaient également violés ».
Ce collectif d’avocat compte enclencher plusieurs recours pour annuler les actes posés par le procureur de la République. Ils entendent aussi saisir le Conseil supérieur de la Magistrature pour, selon eux, « constater ces violations des droits ».
Dans un communiqué diffusé il y a une dizaine de jours, au lendemain des arrestations, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, a assuré qu’« aucune interpellation ne se fait de façon arbitraire » et que les auditions ont été menées en toute légalité.
Les faits remontent au 1er août 2024 : selon le procureur de la République, des individus auraient incendié un bus et saccagé une voiture de police, dans le but de « créer la psychose au lendemain de l’annonce de la candidature du président ».
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