Côte d'Ivoire: le président sortant Alassane Ouattara en meeting à Daloa au deuxième jour de la campagne

Deuxième jour de campagne électorale en Côte d’Ivoire. Depuis le vendredi 10 octobre, les cinq candidats en lice pour la présidentielle du 25 octobre vont à la rencontre des électeurs. Ce 11 octobre, le président sortant, Alassane Ouattara, 83 ans et qui brigue un quatrième mandat, a animé un meeting à Daloa, ville du centre-ouest du pays. 

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La campagne pour la présidentielle du 25 octobre en Côte d’Ivoire, a vu sa deuxième journée marquée notamment par le grand meeting d’Alassane Ouattara, à Daola. Sur les t-shirts orange, les ballons géants et les affiches, un seul slogan : « ADO pour une grande Côte d’Ivoire », rapporte l’une de notre correspondante en Côte d’Ivoire, Bineta Diagne

Pour Alassane Ouattara, Daloa est un symbole fort. « Daloua est aussi une terre de fraternité, d’hospitalité et de brassage où cohabitent en parfaite harmonie des populations venues de toutes les régions de notre pays et des pays voisins. Daloua est de ce fait une Côte d’Ivoire en miniature ».

Ancien fief de Laurent Gbagbo, le Haut-Sassandra a basculé aux dernières élections régionales et municipales, en faveur du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, le RHDP au pouvoir, comme le rappelle Mamadou Touré, le président du Conseil régional. « Le Haut-Sassandra est votre bastion. Sur les 15 députés de la région, vous en avez 11. Sur les sept mairies de la région, on a tout raflé. Sur les deux postes de sénateur, on a tout raflé. Au niveau du Conseil régional, on les a battus à plate couture ».

Pour Arsène Yémonli, le maire de Bangolo, ce succès est lié à la politique de développement menée par le président sortant. « Aujourd’hui, nous avons le goudron, nous avons l’électrification. Nous avons des acquis que nous n’avons jamais eu depuis 60 ans ».

La semaine prochaine, Alassane Ouattara se rendra notamment à Yamoussoukro, pour une rencontre avec la Chambre des Rois et chefs traditionnels.  

Une marche de l’opposition interdite à Abidjan

En Côte d’Ivoire, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), dont les leaders n’ont pas été retenus pour la présidentielle, avaient appelé à une marche ce 11 octobre à Cocody. Les organisateurs, réunis au sein d’un front commun, voulaient une « marche pour la paix et les libertés ».

Mais la manifestation a été interdite par les autorités. Selon le ministère de l’Intérieur, 237 personnes ont été interpellées à Abidjan et 18 autres à Dabou, à une quarantaine de kilomètres de la capitale économique, relève l’un de nos correspondants à Abidjan, Abdoul Aziz Diallo.

Ce matin du 11 octobre, le boulevard Latrille, itinéraire prévu pour la marche du front commun, avait été placé sous haute surveillance. Au carrefour Saint-Jean, les passants ont été systématiquement contrôlés et toute tentative de regroupement, rapidement empêchée. Plusieurs dizaines de jeunes ont été interpellés, parfois brutalement. Une militante est sous le choc. « Je viens marcher pour la paix et je vois les corps habillés qui sont en train de prendre les enfants partout. Celui qui vient, on le met dans le cargo. On ne peut pas marcher ».

Un autre groupe de manifestants a tenté de se remobiliser dans le quartier de Blockhaus, à quelques rues de là. Mais les forces de l’ordre sont intervenues à coups de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Cet habitant, proche de l’opposition, observe la scène de loin. « On regarde ces choses-là, la mort dans l’âme. Les gens ont marché à Yopougon, une marche bien encadrée, il n’y a rien eu. Donc en termes de marche, l’opposition est très mature, qu’on laisse les gens marcher tout simplement. Ce qu’on voit là, c’est de la barbarie, c’est de la violence gratuite ».

Les initiateurs de la marche saluent la mobilisation des militants, tout en appelant au dialogue. Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI. « Il y a eu la volonté ferme des gens de sortir et de manifester leur mécontentement malgré ce dispositif militaire très impressionnant. Le pouvoir roule en roue libre vers des élections qu’il pense organiser haut la main ».

De son côté, le ministre de l’Intérieur, le général Vagondo Diomandé, assure que les forces de l’ordre ont « fait leur travail de façon régalienne et dans le strict respect des règles ». Les personnes interpellées, prévient-il, seront traduites devant les juridictions compétentes pour répondre de leurs actes.

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