Congo-Kinshasa: Un glissement de terrain meurtrier dans une mine

De nombreuses personnes sont portées disparues à la suite d’un glissement de terrain sur un site minier au nord de Bukavu. Le bilan humain reste incertain.

En République démocratique du Congo, de nombreuses personnes sont portées disparues à la suite d’un glissement de terrain survenu, dimanche dernier, sur le site minier de Lomera, situé à 55 kilomètres au nord de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. Le drame s’est produit dans la nuit du samedi (19.07) au dimanche.

Bandage sur son genou gauche, Hubert Byumanine fait partie des mineurs blessés dans cet accident.

Il raconte que « vers 1 heure du matin, le puits s’est effondré. Ceux qui étaient au sommet ont crié. Nous sommes descendus par une ouverture alternative, jusqu’à un autre puits, et c’est ainsi que nous sommes sortis. Nous étions quatre. Nous remercions le Seigneur. J’ai été blessé lorsque je suis tombé sur des pierres alors que j’essayais de m’enfuir. C’est pour ça que j’ai ce bandage. Je me suis aussi blessé au genou en tombant et ma hanche me fait toujours mal. Que Dieu accueille les âmes de mes collègues qui ne s’en sont pas sorti. »

Selon plusieurs témoins, l’éboulement a enseveli au moins une quinzaine de puits d’extraction de minerais, notamment d’or. Depuis lors, les efforts se sont multipliés pour tenter de retrouver des survivants. Consolé Bafulwa est un mineur de Lomera. Il a perdu ses amis.

Selon lui, « 16 puits se sont effondrés. Depuis dimanche, nous avons commencé à chercher ceux qui étaient sous les décombres et nous avons trouvé sept corps. D’autres sont sortis vivants et les recherches se poursuivent. Ce jour-là, il n’y avait pourtant pas de pluie, ni rien d’inquiétant ».

Les rebelles contestent qu’il y ait des victimes

Certains témoins affirment qu’un mineur a utilisé de la dynamite et que c’est l’explosion qui aurait provoqué le glissement de terrain. Ils précisent aussi que de nombreux corps sont cachés pour éviter que les nouvelles autorités locales ne ferment le puits.

Mais la DW n’a pas pu vérifier ces informations sur place.

L’administrateur du territoire de Kabare, sous l’autorité des rebelles de l’AFC-M23, Elie Rubabura, s’est rendu sur le lieu du drame pour constater les dégâts. Il explique qu’il attend les derniers rapports pour donner plus de précisions et conteste, pour sa part, qu’il y ait pour l’instant des victimes. « On ne peut pas confirmer ce que nous ne savons pas, parce qu’il n’y a pas de corps, il n’y a rien, mais les gens sont en train d’inspecter seulement, dit-il. Nous attendons la suite. Restez calmes, nous sommes en train de faire les investigations.»

Depuis la prise de la ville de Bukavu et de plusieurs villages du Sud-Kivu par les rebelles de l’AFC-M23, le site minier de Lomera, comme beaucoup d’autres activités minières en RDC, attire de nombreux mineurs qui cherchent à gagner leur vie, souvent dans des conditions de travail périlleuses.

Prévenir les drames sur les sites miniers

En avril, l’AFC-M23 a temporairement suspendu les activités des coopératives minières dans la zone.

Nzana Namuanda Hermes est le responsable de la coopérative minière de Luhihi et il appelle les autorités congolaises à prendre leurs responsabilités, pour éviter d’autres drames dans le futur : « Que l’État assure ses responsabilités régaliennes dans le secteur minier, pour que l’exploitation soit faite de manière moderne. Deuxièmement, les exploitants miniers eux-mêmes doivent être conscients que c’est leur vie (qui est en danger). Ils cherchent l’argent, certes, mais cet argent ne leur servira à rien s’ils meurent. »

Depuis lundi dernier (21.07), les activités sont interdites dans la mine de Lomera, en attendant la suite des enquêtes.

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