Congo-Kinshasa: L'introuvable accord de paix sur fond de polémique présidentielle

Les jours passent et se ressemblent en République démocratique du Congo, notamment pour les populations de sa région orientale. En effet, pendant que tous le Congolais, ou croisent les doigts, ou jettent cauris, prient dans les mosquées, églises et temples pour la fin de la guerre, les armes continuent de crépiter dans le nord et le sud Kivu, au quotidien.

Les sommets, les réunions, les concertations des diplomates, négociateurs et autres facilitateurs pour une sortie de crise, se multiplient aussi avec des résultats inversement proportionnels aux déclarations de bonnes intentions, aux accords de cessez-le-feu ou aux traités de paix pour un règlement global de cette crise qui dure depuis plus de 20 longues années.

On comprend alors les dernières déclarations du président Félix Tshisekedi dans une allocution prononcée à l’occasion du Forum des investisseurs en Afrique organisé à Bruxelles les 8 et 9 octobre derniers. Dans un ton ambivalent fait de charges et de suppliques, le président congolais affirme tendre la main à son homologue Rwandais. « Je prends à témoin l’assistance ici présente et le monde entier […] pour lancer un appel à la paix, lui tendre la main et demander à ce qu’on arrête cette escalade ».

Et le président Tshisekedi de poursuivre, pathétique : « Il n’est pas trop tard pour bien faire et c’est pour cela que je prends à témoin ce forum et, à travers lui, le monde entier, pour vous tendre la main, Monsieur le président, pour que nous fassions la paix des braves. Et cela demande que vous donniez l’ordre aux troupes du M23 qui sont soutenues par votre pays, d’arrêter cette escalade qui a fait suffisamment de morts comme cela… »


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Ce n’est pas la première fois que Félix Tshisekedi, invective publiquement Paul Kagamé à propos de l’interminable Troisième Guerre du Congo mais devant un auditoire d’investisseurs d’horizons divers, venus à un forum international, il fallait le faire. Mais le cri du coeur du chef de l’Etat congolais, malgré les applaudissements nourris des participants à cette rencontre, a laissé de marbre le flegmatique sphinx de Kigali, lui qui avait parlé à la même assistance quelques minutes plus tôt, sans donner du relief aux préoccupations d’un règlement de la crise à l’est de la RDC.

C’est à son ministre des Affaires étrangères qu’est revenu le rôle d’entretenir la polémique sur qui, de son président ou de celui de la RDC manquent de volonté politique d’aller à un règlement définitif de ce conflit. Il a ainsi accusé le président Tshisekedi d’avoir ordonné à ses négociateurs attitrés aux premiers rounds des négociations avec les rebelles de l’AFD/M 23 à Doha, ne pas signé l’accord de paix global obtenu fin mai 2025, alors qu’un consensus avait été obtenu sur 98% des points discutés.

Une réponse du berger Kagamé à la bergère Tshekedi qui, dans sa déclaration devant les investisseurs en Afrique avait indiqué qu’àtravers le processus de Luanda, entre Congolais et Rwandais, le président Lorenzo d’Angola, était à quelques encablures de régler définitivement la crise. Mais malheureusement, sans aucune raison, Paul Kagamé avez boycotté la cérémonie de signature des accords alors que les 2 parties étaient à 98 % de recouvrer une paix durable pour l’est de la RDC. C’était en avril 2025.

Qui dit la vérité ? Qui fait l’hypocrite ? Allez-y savoir quand cette politique intervient alors que la condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila divise les Congolais et qu’un 6e round de négociations entre Kinshasa et l’AFD/M 23 est prévu pour s’ouvrir la semaine prochaine à Doha.

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