Congo-Kinshasa: Le PPRD dénonce la condamnation de Joseph Kabila

Le PPRD dénonce la condamnation à mort de Joseph Kabila, jugée politique. L’UDPS salue une justice exemplaire contre les actes de trahison envers la RDC.

En République démocratique du Congo, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie dénonce la condamnation de Joseph Kabila, son président national, par une justice qui serait, selon lui, au service d’un pouvoir qualifié de « dictatorial ».

L’ancien président congolais, Joseph Kabila, a été condamné, ce mardi (30.09), à la peine capitale, après que la Haute cour militaire l’a jugé coupable, notamment, de trahison et de crimes de guerre. L’ancien président, jugé par contumace, est en exil, mais la cour a ordonné son arrestation immédiate.


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Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, le PPRD, ne semble pas étonné par la condamnation de Joseph Kabila. Tout aurait été préparé pour éliminer un acteur politique majeur de la RDC, selon Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD.

« Je vous ai dit, dès le début, que c’est une aventure judiciaire et que c’était tout simplement une décision politique inique, déplore Ramazani Shadary. Un procès bidon dans un régime tout à fait dictatorial. Cette décision a été prise par la hiérarchie politique de ce pays. Tout était préparé depuis longtemps. Il y a là la volonté manifeste de la dictature en place d’éliminer un acteur politique majeur, devenu aujourd’hui incontournable. »

Nous avons tenté, sans succès, de joindre le ministre de la Communication pour obtenir une réaction à ce jugement.

Une condamnation exemplaire selon l’UDPS

A l’Union pour la démocratie et le progrès social, l’UDPS, du président Félix Tshisekedi, on souligne que Joseph Kabila a été condamné en raison de ses agissements contre la République.

Pour Adolphe Amisi Makutano, cadre de l’UDPS, cette condamnation servira de leçon à tous ceux qui voudraient encore s’aventurer dans ce sens.

Selon lui, « la justice a fait son travail. Merci beaucoup à l’Etat de droit. Toute personne qui va se compromettre, justement, en prenant les armes, ou en faisant des actes contre la République, en subira toutes les conséquences. Aujourd’hui, Kabila, c’est un échantillon. Cela donne aux autres des idées pour comprendre qu’on ne complote jamais contre la République ».

Alors que la Haute cour militaire n’a pas ordonné la confiscation des biens de l’ancien président, elle l’a condamné toutefois au paiement de près de 34 milliards de dollars au titre du dédommagement de l’Etat congolais, des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, et des associations d’aide aux victimes.

Percevoir les dédommagements sans confiscations

Mais Octave Nasena, avocat au barreau de Kinshasa-Matete, redoute que cette condamnation reste symbolique.

Le montant des dédommagements est trop faramineux pour pouvoir être perçu sans confiscation des biens. Quant à l’arrestation de Joseph Kabila, elle ne sera pas facile à exécuter.

Octave Nasena estime qu’« une personnalité comme Kabila, pour son arrestation, il faut l’implication des services de sécurité. Ce sont eux qui peuvent le géolocaliser et puis on met la main sur lui, à travers une sorte de collaboration entre différents services de sécurité. Enfin, comment va-t-on dédommager les victimes ? Là aussi, c’est une autre paire de manches parce que l’avantage de la confiscation serait que les biens seront vendus pour permettre aux victimes d’être dédommagées ».

Joseph Kabila a dirigé la RDC pendant 18 ans, avant de céder pacifiquement le pouvoir à Félix Tshisekedi, élu fin 2018. Sa condamnation à la peine capitale fait suite à celle de Corneille Nangaa, l’ancien président de la commission électorale, qui a rejoint la rébellion de l’AFC M23.

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