Congo-Brazzaville: les riverains d’une usine de recyclage de batteries dénoncent l’arrêt de son démantèlement

Un an après le début du démantèlement de l’usine Metssa Congo, située près de Pointe-Noire, ses riverains assurent que les opérations sont à l’arrêt. En 2024, le ministère congolais de l’Environnement avait annoncé une enquête, après suspension totale de ses activités. Alors que le dépistage des habitants et le nettoyage du site promis n’ont pas eu lieu. « Il faut le dépolluer et ses environs, insiste un représentant local. Nous savons que nous sommes intoxiqués au plomb et que le plomb est un puissant poison lent. »
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Les riverains de l’usine Metssa à Vindoulou, en banlieue de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville attendent et s’inquiètent pour leur santé. Le 19 décembre 2024, les premières tôles de l’usine de recyclage de batteries usagées étaient retirées, le démantèlement entamé. Mais, depuis, tout est à l’arrêt, le site est abandonné, sous surveillance, interdit d’accès, la cheminée est toujours là, le dépistage des habitants et le nettoyage du site promis n’ont pas eu lieu.
Pourtant en 2023, des prélèvements sur 18 personnes, dont des enfants, ont révélé des concentrations de plomb dans le sang bien supérieures au seuil fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« Une année plus tard, rien, c’est le statu quo ! »
Cyrille Traoré Ndembi, président du collectif des riverains, relaie l’inquiétude des habitants. « Ce que nous savons, que nous sommes intoxiqués au plomb et que le plomb est un puissant poison lent qui agit par effet cumulatif dans le sang, rappelle-t-il à Amélie Tulet. Il faut aussi dépolluer le site et ses environs. Le sol est a priori contaminé. Nous, nous ne buvons que de l’eau de forage. Il y a aussi le sable et les enfants qui jouent partout et qui portent leurs mains à la bouche. »
« En tout cas, nous restons exposés. D’où la nécessité de dépolluer les environs immédiats du site de Metssa Congo, souligne Cyrille Traoré Ndembi. Il y a eu des promesses pour la commune de Vindoulou. Mais une année plus tard, rien ! C’est le statu quo. Nous souhaiterions que des mesures concrètes soient prises pour une prise en charge médicale, pour un dépistage systématique élargi et pour une dépollution et un coup de pouce pour les poursuites judiciaires contre Metssa Congo qui nous a empoisonnés et nous tue à petit feu. »
L’organisation Amnesty International a montré que Metssa, filiale d’une société indienne, n’avait réalisé aucune étude d’impact environnemental avant son installation en 2013.
En 2024, le ministère congolais de l’Environnement a annoncé une enquête, après suspension totale des activités de l’usine.
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