Congo-Brazzaville: Débat d'orientation budgétaire – Le Parlement fixé sur le cadre budgétaire à moyen terme

Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a présenté, le 11 août, à Brazzaville aux deux chambres du Parlement le Cadre budgétaire à moyen terme (CBMT) pour la période 2026-2028.

Le CBMT 2026-2028 s’inscrit, a rappelé le chef du gouvernement, dans la poursuite des objectifs du Cadre budgétaire à moyen terme 2025-2027. Il s’agit notamment d’améliorer l’espace budgétaire ; renforcer la mobilisation des ressources fiscales et de services ; optimiser la production des ressources naturelles ; améliorer le rendement des produits de participation ; soutenir les couches vulnérables ; stimuler la croissance économique ; améliorer la qualité et l’efficacité de la dépense publique ; réduire le niveau de la dette publique ; renforcer la résilience de l’économie nationale face au choc ; assurer la veille des risques budgétaires.

Pour réaliser ces objectifs, les principales orientations de l’action de l’État s’articulent, a expliqué Anatole Collinet Makosso, sur l’optimisation des recettes budgétaires issues des ressources naturelles ; de l’amélioration du recouvrement des recettes fiscales et de services par la digitalisation des processus de collecte ; de la réduction des exonérations et du rétablissement de la fonction bancaire du Trésor public conformément à la directive du président de la République en novembre dernier, lors de son adresse sur l’état de la nation. Il s’agit également de la redynamisation du portefeuille public de l’État pour améliorer sa contribution à la croissance économique, concernant les recettes.

En matière de dépenses, il s’agira dans le cadre de la gestion du budget de l’État en mode programme de mettre l’action sur la rationalisation des dépenses publiques en privilégiant les dépenses en capital dans les secteurs porteurs de croissance (énergie, chaîne logistique et agriculture, services numériques, économie carbone) ; l’augmentation des dépenses sociales.

Ainsi, sur la période 2026-2028, les ressources budgétaires de l’Etat sont estimées à 2479 milliards 400 millions FCFA en 2026 ; 2599 milliards 100 millions FCFA en 2027, et 2732 milliards 400 millions FCFA en 2028. Ceci avec une augmentation progressive moyenne de 1,8 % sur la période. « Cependant, nous restons confrontés à un défi majeur : le besoin de financements. Le gap qui se dessine implique que nos marges de manoeuvre sont limitées. Ce qui rend nécessaire un engagement renouvelé avec nos partenaires techniques et financiers. Ces ressources sont réparties dans les trois composantes du budget de l’État que sont le budget général, les budgets annexes et les comptes spéciaux du Trésor », a détaillé le Premier ministre.

Exécuter uniquement les budgets votés

Les recettes fiscales augmenteraient en un rythme annuel moyen de 3,9% et se situeraient à 1111 milliards 200 millions FCFA en 2026 ; 1154 milliards 200 millions FCFA en 2027 ; et 1199 milliards 800 millions FCFA en 2028. Les dons et legs et fonds de concours régresseraient, quant à eux, à un rythme moyen de près de 7 % pour s’établir à 79 milliards 500 millions FCFA en 2026, 87 milliards FCFA en 2027 et 70 milliards 300 millions FCFA en 2028. « Les cotisations sociales augmenteraient en moyenne de 4,4 % pour atteindre 95 milliards 7 millions FCFA en 2026, 99 milliards 900 millions FCFA en 2027 et 104 milliards 400 millions FCFA en 2028. Le niveau des autres recettes sera stable sur la période autour de 1180 milliards 700 millions FCFA en retrait d’environ 122 milliards 600 millions FCFA », a précisé le chef du gouvernement.

Parlant des dépenses publiques, il a annoncé les politiques que le gouvernement entend mettre en oeuvre sur la période 2026-2028, s’appuyant sur un alignement stratégique sectoriel en lien avec les programmes qui mettent un accent particulier sur les projets visant à satisfaire les besoins urgents des jeunes et à atteindre les objectifs de développement à l’effet de promouvoir l’employabilité, l’entrepreneuriat, l’éducation et l’accompagnement des jeunes.

« Dans cette perspective, le gouvernement entend focaliser ses efforts des investissements sur les projets à forts potentiels dont ceux en concours de mise en oeuvre et ceux à effets multiplicateurs et catalytiques pour promouvoir les initiatives des acteurs nationaux du secteur privé. Le gouvernement poursuivra la mise en oeuvre des projets inscrits dans les six piliers du Plan national de développement 2022-2026 », a-t-il annoncé avant d’être soutenu par le ministre chargé des Finances et du Budget, Christian Yoka.

La présentation du CBMT 2026-2028 a été suivie des débats au niveau de l’Assemblée nationale et du Sénat, assortis de quelques recommandations. La commission Economie et Finances de l’Assemblée nationale s’est, par exemple, interrogée sur la capacité du gouvernement à pouvoir, dans le même temps, amplifier le désendettement et à dynamiser la croissance dans un contexte où le taux de la dette est au-dessus de la norme communautaire.

«La Commission a posé la question du respect par le gouvernement du principe de l’orthodoxie budgétaire dans l’exécution des lois de finances conformément aux lois et règlements en vigueur, au titre de la gestion des finances publiques. Autrement dit, la Commission demande que ce soit les budgets votés qui soient exécutés. Elle recommande la prise en compte dans la loi de finances pour l’année 2026 du Programme accéléré du développement communautaire », a plaidé le président de la commission Ecofin, Maurice Mavoungou.

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