Comores: le rappeur Titi le Fourbe condamné à un mois de prison avec sursis pour «trouble à l’ordre public»

Aux Comores, le procès très attendu du rappeur Anrithi Mohamed Saïd – plus connu sous le nom de Titi le Fourbe – s’est tenu samedi 27 septembre devant le tribunal correctionnel. Figure confirmée de la scène locale, l’artiste a été condamné à un mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende pour « trouble à l’ordre public ». Il avait diffusé une vidéo tournée à l’aéroport de Hahaya où il apparaissait avec une arme qu’il clame être factice.

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Avec notre correspondant à Moroni, Abdallah Mzembaba

Titi le Fourbe risquait jusqu’à cinq ans de prison. Finalement, il a été condamné à un mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende. Libre, il a été acclamé par ses nombreux fans, évacués de la salle d’audience par le juge : « Sans vous, je ne suis rien », a lancé l’artiste à ses fans, qui l’ont porté en triomphe après l’audience.

Titi Le Fourbe avait été arrêté à l’aéroport, le 23 septembre dernier, alors qu’il s’apprêtait à se rendre au Sénégal pour un concert. Cette arrestation était intervenue deux semaines après la diffusion de la fameuse vidéo sur ses réseaux sociaux.

Pour son avocat, Me Nasser, l’essentiel est que son client soit libre aujourd’hui : « On a pu éclairer le tribunal qui a rendu une décision qui, pour nous, nous est favorable. Donc, on le remercie. Nous ne comptons pas faire appel. Maintenant, il tirera lui-même les leçons de son action qui n’est pas des moindres, cela aussi, il faut le dire. »

Les « regrettables » circonstances de son arrestation

Aboubacar Saïd Tourqui, propriétaire du label Interface Prod, regrette, quant à lui, les circonstances de son arrestation : « Si cette arrestation était réellement liée à sa vidéo publiée, plus d’une semaine auparavant, pourquoi ne pas avoir agi dès le lendemain ou alors attendre son retour du Sénégal pour le convoquer ? Le fait de l’interpeller précisément le jour de son départ, lui a ôté une opportunité majeure dans une carrière en pleine ascension, à mon avis. Pour moi, Titi est avant tout un artiste avec beaucoup d’humour, sûrement pas une personne dangereuse. »

Dans son réquisitoire, le Parquet a rappelé la gravité des faits, affirmant que l’artiste avait brandi une carabine à air comprimé, dans une vidéo jugée dangereuse pour la sécurité et l’image du pays. Le parquet avait requis un mois de prison avec sursis et un million de francs comoriens d’amende.

Titi, lui, a dit regretter son geste, assurant qu’il n’imaginait pas finir devant la justice pour une vidéo censée faire la promotion de son nouveau clip. Celui-ci était dédié au rappeur américain Tupac.

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