Aux Comores, alors que la Société nationale de l’électricité (Sonelec) avait promis en mai dernier un retour à la normale de l’électricité à mi-juillet, les résultats du plan d’urgence se font toujours attendre. Sur sept mesures annoncées, seules deux ont été concrétisées. Des retards logistiques sont évoqués, mais la population, elle, perd patience. Entre discours techniques et réalités quotidiennes, le fossé se creuse. En conférence de presse lundi 4 août, le directeur de la Sonelec a dévoilé un nouveau programme.
Désormais, les solutions sont attendues pour la fin du mois d’août. Moumini Soilahoudine, le directeur de la Société nationale de l’électricité (Sonelec), reconnaît des retards, mais estime qu’elles ne sont pas imputables à sa société.
« Ce n’est pas la Sonelec qui livre les batteries, ce sont nos partenaires. Pour les révisions, c’est la disponibilité des pièces qui a fait qu’on n’a pas pu démarrer en temps et en heure. On est plus confiant sur les plannings parce que les batteries sont arrivées aux Comores. On n’est plus dépendant du transport maritime. Les pièces de révision sont là à 95%. Donc la date de fin août est beaucoup plus maîtrisée », explique Moumini Soilahoudine.
Les Comoriens sont « inquiets »
Si le directeur de la Sonelec dit comprendre la frustration des Comoriens, les habitants, eux, ne le comprennent pas.
« Le Comorien est très inquiet. On craint de faire un stock. Chaque jour, on achète un kilo de viande, un kilo de poisson. Nous Comoriens, on attend juste qu’il vienne nous dire que la situation est rétablie. Mais qu’il arrête de nous dire qu’il voulait faire ci ou faire ça, qu’il y avait un problème de bateau ou il n’a pas pu faire ceci parce que la mer était agitée. Qu’il arrête jusqu’au jour où ça sera rétabli pour le dire aux Comoriens », fustige Chaarane, qui vit au sud de la Grande Comore.
Les Comoriens réclament des résultats immédiats. De son côté, le directeur avance avoir atteint 60 % des objectifs du plan d’urgence et parle d’un projet s’étalant sur trois ans. Pour lui, « un problème vieux de 30 ans ne se règle pas en six mois ».