Comores: la prise de parole d’un ex-chef de l’État sur la présidence tournante entre les îles critiquée

Aux Comores, l’ex-président Ikililou Dhoinine (2011-2016) est sorti de son silence le 7 décembre. Une prise de parole rare depuis son départ de la présidence. Cette fois, il s’est associé à plusieurs organisations et personnalités politiques de Mohéli, son île natale, pour notamment réclamer le respect de la présidence tournante en 2026, comme le prévoit la Constitution de 2001, qui répartit la magistrature suprême entre îles de l’archipel. Problème : cette position est loin de faire consensus. Une autre Constitution, adoptée en 2018, maintient le principe de la tournante, mais ne prévoit de présidentielle qu’en 2029.

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Avec notre correspondant à Moroni, Abdallah Mzembaba

Ikililou Dhoinine, ancien vice-président puis président des Comores, voit son bilan ressurgir après sa prise de parole. Si certains opposants saluent un signal politique fort, d’autres jugent sa position tardive et contradictoire.

Parmi eux, l’ancien ministre d’État, Maître Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli, souligne : « Il y a eu une réforme constitutionnelle en 2018, nous l’avons tous combattue et il est resté silencieux. Le président aurait dû, pour rester logique, défendre la tournante d’Anjouan en 2021, or il est resté silencieux. Alors, doit-on comprendre maintenant qu’Ikililou, en réalité, il est redevenu chef de l’île de Mohéli et il a perdu la posture d’ancien président de l’Union des Comores ? On peut s’interroger et, pour ma part, cette attitude me perturbe sérieusement. »

« Des choses irréalisables »

Du côté du pouvoir, le discours est tout aussi ferme. Youssoufa Mohamed Ali, secrétaire national du parti au pouvoir, critique : « Non, ça n’a pas de sens. Il ne faut quand même pas penser à des choses irréalisables. Notre position est claire. Nous avons une Constitution, nous comptons appliquer cette Constitution. Les Anjouanais ont remis le flambeau aux Mohéliens. Les Mohéliens ont remis ce flambeau aux Grands Comoriens. Si c’est une tournante, le flambeau devrait revenir de droit aux Anjouanais. »

Mohéli, qui revendique la tournante pour 2026, prend ses distances avec Anjouan, qui la réclame pour 2029. Beaucoup d’observateurs estiment d’ailleurs que cette fragmentation profite avant tout au régime en place.

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