Comores: à Moroni, une opération citoyenne pour assainir la Baie de Kalaweni

À Moroni, une opération de nettoyage a été menée dimanche 21 décembre dans la Baie de Kalaweni, lieu d’histoire et de mémoire en plein cœur de la capitale. Autrefois espace de rencontres et d’échanges sociaux, cette baie, située à côté de la mosquée historique de la ville, est devenue un véritable dépotoir, envahie par les déchets et les épaves de bateaux. Une situation « inadmissible » pour le collectif des jeunes de Mtsangani et Badjanani qui a souhaité rendre sa splendeur à ce lieu emblématique.

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Avec notre correspondant à Moroni, Abdallah Mzembaba

Aux Comores, une cinquantaine de volontaires, dont Amin, se sont penchés le long de la plage pour ramasser toutes sortes d’ordures. « Certains nous ont rejoints. On espère que beaucoup d’autres viendront. Ce n’est pas que l’histoire d’un quartier, c’est vraiment pour le pays », explique Amin.

Cette mobilisation citoyenne renvoie à une question plus large : que reste-t-il aujourd’hui de ce lieu dans la mémoire de la capitale ? Pour l’historien Faridy Norbert, la Baie de Kalaweni est bien plus qu’un front de mer dégradé. « La baie a constitué un port permettant l’arrivée des boutres en provenance de l’Afrique de l’Est et des pays du Golfe depuis le 14ᵉ siècle. Socialement, c’était un lieu où tout le monde pouvait se rencontrer. Dans les 1970-1980, jusqu’à une époque récente, nos mamans, nos sœurs et même les hommes venaient s’y baigner », rappelle-t-il.

« Il faut une volonté politique »

Au fil des années, la baie a perdu de son éclat, repoussant habitants et visiteurs. Pour Amin Saïd Ahmed, ce nettoyage constitue un premier pas, mais ne suffira pas sans mesures durables. « Nous sommes conscients que cela ne sera pas suffisant. Il faut aussi une volonté politique, accompagnée d’actes administratifs pour limiter l’accumulation de déchets », souligne-t-il.

Pour cette mobilisation, des bailleurs privés ont déployé des engins pour déblayer la plage. La mairie a demandé aux propriétaires de déplacer leurs bateaux le temps d’enlever les épaves abandonnées.

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