Cinéma: avec son film «Mauvais Temps», le jeune réalisateur El Ghazouani Madane vise très juste
Le dossier de ce dimanche 16 novembre se penche sur les jeunes talents du cinéma marocain, à travers le film Mauvais Temps d’El Ghazouani Madane. Le jeune réalisateur a gagné, fin octobre, trois prix lors de la 25ème édition du Festival national du film à Tanger : le prix de la première œuvre, le prix spécial du jury, ex-aequo avec Everybody loves Touda de Nabil Ayouch, et également le prix du premier rôle masculin pour l’acteur Abdenbi Beniwi, qui joue le rôle du père. Mauvais Temps est réalisé avec un petit budget mais a réussi un exploit.
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Mauvais Temps est un film qui décrit une réalité sociale en glissant doucement vers l’intime, le sincère et le vrai. C’est un retour à l’enfance, dans les années 1990 au Maroc, sur fond de drame social. Mais El Ghazouani Madane veut aussi évoquer l’instant présent. Le réalisateur place son objectif à hauteur d’un enfant de 9 ans pour raconter l’histoire d’un homme qui arrive à peine à subvenir aux besoins de sa petite famille :
« Je pense que l’enfance, c’est la partie la plus importante dans la vie de l’être humain en général. Mais ce qui est touchant dans l’enfance, c’est cet imaginaire, cette innocence qui nous donne un niveau de perception, de problématique totalement différents », confie le jeune cinéaste.
Dans son scénario qui s’appuie sur une expérience personnelle, El Ghazouani Madane rajoute au réel une touche de magie, préférant un langage visuel : « C’est une relation entre le cinéma et la réalité, une relation d’échange. Le cinéma s’inspire des histoires et des personnages du réel, puis leur offre une vie supplémentaire, plus dynamique et plus dramatique, afin qu’ils soient présentés à l’écran sans que le spectateur ne les perçoive plus comme étrangers, mais plus comme des personnes proches de ce qu’il a vécu, de ce qu’il a rencontré, au moins une fois dans sa vie. »
Mauvais Temps a été produit avec un budget de 500 000 euros. Il est l’un des trois meilleurs films marocains produits en 2025.
« Un film fait avec amour et respect du cinéma »
Joint par RFI, Ahmed Boughaba, critique de cinéma, considère que Mauvais Temps représente l’une de ces nouvelles voix jeunes et talentueuses du cinéma marocain. Un cinéma qui excelle, chaque fois qu’il aborde le personnel et l’intime :
« Concernant les films marocains, si on parle de cette année, nous pouvons évoquer le film »Mauvais Temps ». C’est un film qui est fait avec amour et respect du cinéma. Le réalisateur, on le connaissait grâce à ses courts-métrages. Ses trois court-métrages sont absolument magnifiques. »Mauvais Temps », c’est en quelque sorte une continuation de ses trois courts métrages.
J’aimerais également évoquer une réalisatrice qui a été remarquée l’année dernière : Asmae El Moudir, avec son film »La mère de tous les mensonges ». Il s’agit de son histoire et de l’histoire de sa famille. Il s’agit d’une expérience personnelle, et ce film a eu des prix partout : à Cannes, à Marrakech… Il a même été sélectionné sur la liste-courte des Oscars. »
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