Choléra en Afrique : l’UNICEF alerte sur une crise sanitaire imminente

Bactérie du choléra
Bactérie du choléra

Alors que plusieurs pays d’Afrique subsaharienne font face à une résurgence alarmante du choléra, l’UNICEF appelle à une mobilisation rapide pour éviter une catastrophe humanitaire. Entre accès limité à l’eau potable et systèmes de santé débordés, les enfants sont les premières victimes d’une crise évitable, mais sous-estimée.

Depuis plusieurs mois, le choléra refait surface dans de nombreuses régions d’Afrique, notamment en République Démocratique du Congo (RDC), au Mozambique, au Nigeria et dans d’autres pays du Sahel. Si cette maladie diarrhéique aiguë est évitable et traitable, elle continue pourtant de faire des ravages, particulièrement parmi les populations les plus vulnérables.

Le Dr Claude Ngabu, responsable des urgences sanitaires au bureau régional de l’UNICEF à Dakar, dresse un constat préoccupant : « Ce que nous observons actuellement, c’est une épidémie active, dans plusieurs pays à la fois, où les enfants sont les plus durement touchés. Leur fragilité physiologique, combinée au manque d’accès à l’eau propre et à des soins médicaux de base, en fait des victimes potentielles à haut risque ».

Le poids de l’eau contaminée

Le choléra se propage principalement par l’eau insalubre. Dans les zones rurales ou les camps de déplacés internes, les infrastructures sont souvent inexistantes ou endommagées par les conflits ou les catastrophes naturelles. L’histoire de Jonathan, un adolescent de 14 ans vivant dans le Nord-Kivu en RDC, illustre parfaitement cette réalité : de retour dans son village avec sa famille après un déplacement forcé, il n’a trouvé aucune source d’eau potable. Peu après, il a contracté le choléra.

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Chaque jour, des milliers d’enfants comme Jonathan sont confrontés au même dilemme : boire de l’eau potentiellement dangereuse ou risquer la soif et la déshydratation. Les enfants de moins de cinq ans sont les plus exposés. Une déshydratation rapide peut entraîner la mort en quelques heures, si elle n’est pas prise en charge à temps. Dans les zones affectées, les structures de santé, déjà limitées, sont débordées par l’afflux de malades. Les ressources médicales, comme les sels de réhydratation orale ou les antibiotiques, viennent souvent à manquer.

« Chaque jour de retard peut coûter des vies »,

« Ce que nous redoutons le plus, c’est une hausse brutale de la mortalité infantile dans les semaines à venir si rien n’est fait », alerte le Dr Ngabu. Le risque est d’autant plus élevé que certaines zones touchées sont difficiles d’accès, ce qui complique l’acheminement de l’aide humanitaire. Face à cette menace croissante, l’UNICEF lance un appel international pour mobiliser 20 millions de dollars dans les trois prochains mois. L’objectif est de renforcer les capacités de réponse d’urgence, améliorer l’accès à l’eau potable, fournir des traitements médicaux, et lancer des campagnes de sensibilisation auprès des communautés locales.

L’organisation insiste sur l’importance de la prévention, notamment par l’installation de points d’eau sécurisés, la distribution de kits d’hygiène, l’assainissement des zones à risque, mais aussi la formation du personnel de santé. « Il est encore temps d’agir, mais il faut le faire maintenant. Chaque jour de retard peut coûter des vies », rappelle le responsable de l’UNICEF.

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