Chlef : Sonatrach lance les travaux de la méga-station de dessalement d’El Marsa

Image station de dessalement d’eau de mer de Tighremt, wilaya de Béjaïa
Image station de dessalement d’eau de mer de Tighremt, wilaya de Béjaïa

Sonatrach a lancé les travaux de la station de dessalement d’El Marsa, à Chlef, pièce maîtresse du programme national visant à porter le dessalement à près de 60% de la couverture des besoins en eau potable à l’horizon 2030.

Le groupe Sonatrach a donné, samedi 14 décembre, le coup d’envoi des travaux de construction de la station de dessalement d’eau de mer d’El Marsa, située dans la commune côtière de Dahra, dans la wilaya de Chlef. La cérémonie s’est déroulée sous la supervision du PDG de Sonatrach, Noureddine Daoudi, en présence du PDG de l’Entreprise algérienne de dessalement de l’eau (EADE), Lahcen Bada.​

Cette nouvelle infrastructure s’inscrit dans le cadre du deuxième programme national complémentaire approuvé par le président Abdelmadjid Tebboune, qui prévoit la construction de trois grandes stations de dessalement dans les wilayas de Chlef, Mostaganem et Tlemcen, chacune dotée d’une capacité de 300 000 m³ par jour.​

Une infrastructure stratégique pour le centre du pays

Le projet d’El Marsa s’étend sur une superficie de 12 hectares et devrait bénéficier à près de trois millions d’habitants répartis sur les wilayas de Chlef, Médéa, Tissemsilt et Aïn Defla. Il s’agira de la deuxième station de dessalement sur le littoral de Chlef, après celle de Ténès déjà en exploitation.​

La mise en service sera progressive, avec une première phase de 150 000 m³/jour prévue après 22 mois de travaux, avant d’atteindre la capacité nominale de 300 000 m³/jour. L’objectif est de sécuriser l’approvisionnement en eau potable tout en réduisant la pression sur les barrages et les nappes phréatiques, déjà fragilisés par la récurrence des épisodes de sécheresse.​

Le PDG de Sonatrach a insisté sur la dimension nationale du projet : la réalisation sera assurée par une main-d’œuvre majoritairement algérienne, et des discussions sont engagées avec les autorités locales pour mettre en place un programme de formation de techniciens spécialisés dans le dessalement et la maintenance.​

L’Algérie accélère son programme national de dessalement

Ce chantier de Chlef s’inscrit dans une dynamique nationale de grande ampleur. Avec les cinq grandes usines récemment engagées, l’Algérie compte désormais 19 stations de dessalement en exploitation, portant la capacité de production nationale à 3,7 millions de m³ par jour, soit environ 42% de la demande en eau potable.​

Le programme présidentiel vise à atteindre environ 5,6 à 5,8 millions de m³/jour à l’horizon 2030, ce qui permettrait de couvrir près de 60% des besoins nationaux grâce au dessalement. Entre 2025 et 2030, plusieurs nouvelles stations sont programmées, notamment dans les wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Tizi Ouzou, Chlef, Jijel et Skikda, avec des capacités unitaires de 300 000 m³/jour.​

L’Algérie se positionne ainsi parmi les principaux producteurs d’eau dessalée en Méditerranée et ambitionne de figurer au premier rang africain en matière de capacité installée. La distribution de l’eau dessalée doit être étendue de 150 km à 250 km depuis le littoral, afin d’alimenter directement les wilayas de l’intérieur et des Hauts-Plateaux.​

Sonatrach se projette dans les énergies propres

Au-delà du dessalement, Sonatrach engage une mutation stratégique vers les énergies bas carbone. Le groupe a fait de la transition énergétique un axe central de sa stratégie à l’horizon 2030 et 2050, en misant sur la réduction des émissions et le développement de nouvelles filières.​

Le nouveau patron de Sonatrach, Noureddine Daoudi, souhaite accélérer l’intégration du solaire sur les sites pétroliers, le lancement de projets d’hydrogène vert et la poursuite des initiatives de captage et stockage du carbone. Ainsi, des centrales photovoltaïques sont prévues sur plusieurs grands champs gaziers et pétroliers, afin de substituer une partie de la consommation interne de gaz par de l’électricité solaire et de libérer plus de volumes exportables.​

En octobre 2024, Sonatrach a signé un protocole d’accord avec Sonelgaz et plusieurs partenaires européens pour évaluer la faisabilité d’un projet intégré de production et d’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe via le corridor SoutH2, dans le cadre de la montée en puissance des interconnexions énergétiques euro-méditerranéennes. Le groupe a également conclu un accord avec le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) couvrant le solaire photovoltaïque, l’éolien, le stockage par batteries et la production d’hydrogène vert.​

La nouvelle stratégie climat de Sonatrach fixe une trajectoire de neutralité carbone à l’horizon 2050, avec un objectif intermédiaire de réduction drastique du torchage et des fuites de méthane d’ici 2030, en ligne avec les engagements internationaux de l’Algérie. Cette diversification répond à une double nécessité : préparer l’après-pétrole pour l’économie algérienne et positionner le pays comme fournisseur d’énergie décarbonée vers l’Europe, en s’appuyant sur un potentiel solaire exceptionnel et sur des infrastructures gazières susceptibles d’être partiellement reconverties au transport d’hydrogène.​

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