CHAN 2025: au Kenya, des joueurs venus des bidonvilles font la fierté nationale

À Nairobi, plus de 38 000 supporters sont attendus vendredi 22 août au stade Kasarani pour le quart de finale du CHAN 2025. Les Harambee stars du Kenya rencontrent les Barea de Madagascar, une première à ce niveau pour l’équipe nationale kényane. Une partie de ces joueurs viennent des bidonvilles de la capitale. Une source de fierté et d’espoir pour les habitants de ces quartiers.

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Avec notre correspondante à Nairobi, Gaëlle Laleix

Rwaza, 17 ans, s’entraîne chaque après-midi sur le terrain de DC Kibera, le plus grand bidonville du Kenya et d’Afrique. Quand on lui parle des Harambees, son regard s’illumine. « Ils viennent de Kibera, Gatwekera, de beaucoup de bidonvilles. Et nous, on a l’impression d’être unis, de faire partie de cette équipe. Tout d’un coup, on prend tous du plaisir à regarder le football. Et on remercie Dieu, pour la vie et ce plaisir. Ça fait vraiment du bien ».

Suhid entraîne les Lucky Stars de Kibera, une centaine d’enfants âgés de 4 à 18 ans. Pour lui, la réussite de l’équipe nationale kényane est une source de motivation pour tout le bidonville. « Omondi et Bwire viennent de Kibera. Ça me rend fier que des joueurs aient commencé avec des entraîneurs de quartier et soient devenus si bons. Cela montre que si vous travaillez dur, vous avez une chance. Ça sème cet espoir dans la tête des enfants ».

Le football comme cohésion sociale

La jeunesse kényane panse encore les plaies des manifestations anti-gouvernementales de juin et juillet, dont la répression a fait des dizaines de morts. Pour l’entraîneur Abel, le CHAN 2025 apporte une bouffée d’air providentielle. « Le CHAN a ramené l’harmonie au Kenya. Les jeunes ne trouvent pas d’emploi, c’est pour ça qu’ils vont manifester. Mais quand le CHAN a démarré, ça nous a tous motivés. Les garçons vont voir les matchs, ils oublient les manifestations. Les Harambees nous donnent de l’espoir ».

Au Kenya, les supporters n’arrivent pas à avoir des billets pour la CHAN

L’enthousiasme est immense pour ces quarts de finale – jamais l’équipe nationale kényane n’avait atteint ce stade de la compétition –, mais les supporters peinent à obtenir des billets. « Vous êtes maintenant dans la file d’attente numérique. Temps estimé : 4 heures », lit-on sur l’écran de David Wairimu, contraint de patienter des heures. « À chaque fois, c’est pareil… la plateforme bug et quand elle se débloque, tout est vendu », déplore-t-il.

Dans un communiqué, Shem Okolla, président de l’Association des supporters kényans, demande « des explications » à la Caf, la Confédération africaine de football. « Les supporters sont l’âme de ce sport, écrit-il. Ils méritent un processus transparent et un accès juste aux billets ». De son côté, la CAF assure que les problèmes techniques sont « en voie de résolution » et que « l’engouement kényan a surpris tout le monde ».

Pour des raisons de sécurité, le stade de Kasarani sera rempli ce soir à 80% de sa capacité. 

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