Centrafrique: un appel lancé pour invalider la candidature de Touadéra à la présidentielle

En Centrafrique, à l’approche de l’élection présidentielle du 28 décembre 2025, l’Observatoire pour la gouvernance démocratique (OGDC) vient de saisir le Conseil constitutionnel pour demander l’invalidation de la candidature du président Faustin-Archange Touadéra.
Publié le :
2 min Temps de lecture
Avec notre correspondant à Bangui, Rolf Steve Domia-Leu
Dans sa requête, l’organisation de la société civile s’interroge sur la légalité même de la candidature de Faustin-Archange Touadéra à la prochaine présidentielle, allant jusqu’à remettre en cause la nationalité centrafricaine du chef de l’État. L’OGDC accuse également les autorités de gouverner en collaboration avec des groupes rebelles, une situation jugée contraire à la Constitution. Une démarche qui n’a pas tardé à susciter la réaction du camp présidentiel. La plateforme Émergence 2025, proche du pouvoir, dénonce une requête « illégale » et « non fondée ».
Dans une requête, l’OGDC évoque trois motifs principaux. « Si Faustin-Archange Touadéra voulait être candidat, il doit d’abord perdre son statut de président, en démissionnant 90 jours avant de déposer sa candidature, ce qu’il n’a pas fait. Il continue à être président. Il est dit que le candidat à l’élection présidentielle doit être Centrafricain d’origine. Aussi, nous demandons à Archange Touadéra de nous prouver l’origine centrafricaine de ses parents. Ensuite, nous estimons que Faustin-Archange Touadéra est en complicité, ou bien en intelligence, avec les groupes armés. C’est le cas de Hassan Bouba, qu’il a nommé dans son gouvernement », explique Élysée Nguemalé, coordonnateur de l’OGDC.
À lire aussiRCA: inculpé pour crimes contre l’humanité, le ministre Hassan Bouba est sorti de prison
Pour Ben Wilson Ngassan, coordonnateur de la plateforme Émergence 2025, favorable au pouvoir, cette requête n’a aucun fondement : « On ne peut pas, aujourd’hui, interdire une candidature du président de la République, sous prétexte que la Constitution du 30 mars 2016 sous laquelle il a été élu l’empêche de briguer une nouvelle candidature. Il avance que le président de la République est complice de groupes armés. Depuis quand le président de la République centrafricaine s’est réclamé d’un quelconque groupe armé ? Et en ce qui concerne le refus de la nationalité des parents du président centrafricain, nous disons que c’est à l’accusateur d’apporter les preuves. »
Fin octobre, les candidats à la présidentielle, Serge Ghislain Djorie et de Saint-Cyr Tanza, avaient également saisi le Conseil constitutionnel pour demander l’invalidation des candidatures d’Anicet Georges Dologuélé et de Henri-Marie Dondra. Ils pointaient notamment une supposée double nationalité des deux candidats, mais le Conseil a finalement jugé leurs requêtes prématurées et irrecevables.
À lire aussiÉlections générales en Centrafrique: le président ouvre le bal du dépôt des candidatures



