Centrafrique: première vague de libération de prisonniers à la suite d'une grâce présidentielle

En Centrafrique, le président Faustin-Archange Touadéra a gracié près de 900 détenus à l’occasion de la commémoration du 67ᵉ anniversaire de la fête nationale, célébrée le 1ᵉʳ décembre. Mercredi 3 décembre, les premiers prisonniers ont commencé à quitter la prison centrale de Ngaragba, dans le septième arrondissement de Bangui. Cette mesure de grâce exceptionnelle est un symbole d’apaisement et d’espoir pour de nombreux Centrafricains.
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Avec notre correspondant à Bangui, Rolf Stève Domia-leu
Sous un soleil déjà haut, les lourdes grilles de la prison centrale de Ngaragba sont ouvertes. Nom après nom, les prisonniers graciés sont appelés par les responsables pénitentiaires. Dans le rang, Bruno Sosthene lève les bras au ciel, marchant lentement vers la liberté. « J’ai déjà passé un an et six mois ici, condamné pour détention illégale d’arme. J’ai traversé des périodes difficiles en prison, ce qui m’a permis de tirer des leçons de mes erreurs », décrit-il.
À l’extérieur, alors que les familles attendent, massées derrière les barrières, le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazen, précise qu’il y a également de nombreuses remises de peine. « Pour le seul établissement pénitentiaire de Bangui, 402 détenus seront mis en liberté. Certains dont les peines varient de dix ans à vingt ans, leur peine sera commuée de dix ans. Ceux qui ont été condamnés à perpétuité, leur peine sera commuée à 20 ans. Ceux qui sont condamnés entre 5 à 3 ans, leur peine réduite à deux ans, et ceux de moins de dix ans, verront leur peine commuée à cinq ans. »
Pas de prise en compte des amendes
Cette libération ne s’applique pas aux amendes. Même libérées, les personnes condamnées à verser des dommages et intérêts doivent continuer à les payer aux victimes.
Selon le garde des Sceaux Arnaud Djoubaye Abazen, la prison est une école de vie. « Ils sont emprisonnés parce qu’ils ont violé la loi. Je suis convaincu que la privatisation de leur liberté leur a permis de tirer des enseignements. Ils vont bientôt regagner la société, je leur demande de ne plus tomber de la récidive », demande-t-il.
Sur les 3 000 détenus que comptent les établissements pénitentiaires de la République centrafricaine, 862 bénéficient de cette grâce présidentielle. La décision, qui concerne les prisonniers condamnés avant le 31 décembre 2025, s’inscrit dans les prérogatives constitutionnelles du chef de l’État. Elle prévoit notamment des remises de peine pour certaines catégories de détenus, avec, pour objectif, de leur offrir une seconde chance.
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