Centrafrique: Le chercheur belgo-portugais, Joseph Figueira, devant la justice après 17 mois de détention

En Centrafrique, après 17 mois de détention, Joseph Figueira va enfin comparaître devant la justice. Son procès est prévu ce mardi 28 octobre dans le cadre de la session criminelle de la Cour d’appel de Bangui. Ce chercheur belgo-portugais a été arrêté en mai 2024 dans le sud-est du pays où il travaillait comme consultant pour une ONG américaine. Il est poursuivi pour six chefs d’inculpation dont atteinte à la sûreté de l’État. Pour ses défenseurs et sa famille, il n’y a rien dans le dossier, et Joseph Figueira est victime de l’arbitraire des autorités et des mercenaires russes de Wagner.

Le 26 mai 2024, Joseph Figueira est arrêté par des mercenaires de Wagner à Zémio, province du Haut-Mbomou, dans le sud-est de la Centrafrique. Dans cette région où les conflits intercommunautaires sont récurrents, ce spécialiste des transhumances est en mission comme consultant pour une ONG américaine, FHI 360, pour soutenir la « conception d’un projet axé sur la réduction de la pauvreté, l’augmentation des opportunités économiques et la prévention de la violence fondée sur le genre », selon son employeur.

Joseph Figueira est battu, ramené à Bangui de force et incarcéré au camp de Roux, une des prisons utilisée par les Russes. Cette arrestation est massivement instrumentalisée par les réseaux de communication liés à Wagner qui le présentent en boucle comme un espion américain. Quelques jours plus tard, le parquet communique une liste de lourdes incriminations, dont complot ou atteinte à la sûreté de l’État. Joseph Figueira aurait travaillé à la mise en place d’une « branche internationale terroriste » avec des ramifications dans six pays.

Ses défenseurs s’étonnent qu’avec de telles charges, Joseph Figueira n’ait été entendu que deux fois, pour seulement 11 pages de procès-verbaux. Un « dossier complètement vide » selon eux. Un connaisseur du pays voit dans cette affaire, « le rappel que les Russes veulent empêcher au maximum la présence de tout occidental hors de Bangui, qui pourrait témoigner de leurs exactions et de leur prédation ».


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