Centrafrique: à Bangui, des élections générales sans incident majeur

Ce 28 décembre 2025, la République centrafricaine (RCA) a vécu une journée électorale inédite. Près de 2,4 millions de Centrafricains étaient appelés aux urnes pour un quadruple scrutin : l’élection du président de la République, des députés, des conseillers municipaux et des représentants régionaux. Le scrutin s’est déroulé sans incident majeur, mais certains électeurs ont exprimé leur mécontentement, dénonçant diverses irrégularités au cours de la journée, en plus des retards constatés au démarrage, en raison de difficultés dans l’acheminement du matériel électoral.
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Au centre N°6 de l’école Lakouanga, dans le 1ᵉʳ arrondissement de la capitale de la Centrafrique, Hassan-Ousmane glisse tour à tour ses bulletins dans les quatre urnes. Un geste simple, accompli avec satisfaction. « C’est nous qui décidons de la valeur et de l’avenir de notre pays. Donc, c’est important de choisir les représentants, librement, de notre pays et ces représentants vont nous gérer », lance-t-il au micro de notre correspondant, Rolf Steve Domia Leu.
À la sortie du bureau de vote numéro 8, Lionel brandit fièrement son index marqué d’encre noire, signe visible de sa participation au scrutin. « C’est bien de voter, puisque nous sommes dans un pays démocratique. Tous les candidats en lice sont des Centrafricains. Je vois que le vote se déroule calmement, sans incident majeur jusqu’à la fin », assure-t-il.
Au centre de vote N°1 du lycée de Miskine, dans le 8ᵉ arrondissement, l’un des plus grands de la capitale, la désolation domine. Devant le tableau d’affichage, Belfort reste debout, l’air visiblement abattu. « Je me suis inscrit ici, dans ce centre. J’ai mon récépissé, mais je ne retrouve pas mon nom sur la liste. Il y a trop d’irrégularités, c’est le désordre. Je suis très déçu de ne pas pouvoir voter », lâche-t-il.
Déterminée à accomplir son devoir civique, Sophie se heurte, elle, à des échanges décevants avec les agents électoraux. Devant le bureau de vote, elle laisse tomber sa carte d’électeur, puis s’éloigne : « Je me suis inscrite ici, mais mon nom est affiché dans un autre centre lointain. L’Autorité nationale des élections nous a dit de voter avec les récépissés à défaut de notre nom sur la liste. Mais ici, les agents refusent. Je doute de la crédibilité de cette élection. »
Le temps de vote étant de 10 heures, les retards à l’ouverture de certains bureaux entraînent un délai à la fermeture. Les dépouillements devraient donc se poursuivre très tard dans la soirée de ce dimanche 28 décembre.
« Il va y en avoir pour plusieurs heures, mais on est au service du pays »
Au lycée Barthélémy Boganda, un des plus grands centres de vote, les six bureaux de vote ont fermé à tour de rôle avec de 40 minutes à plus d’une heure de retard, du fait d’une ouverture plus tardive ce matin, souligne notre envoyé spécial François Mazet. Le dépouillement y a commencé à la lumière des lampes-torches. Il s’annonce long et fastidieux, les personnels des bureaux de vote devant compter les bulletins pour établir les procès-verbaux et ce pour les quatre élections, à tour de rôle. On commence par les urnes avec un couvercle rouge, celles de la présidentielle. « Il va y en avoir pour plusieurs heures, mais on est au service du pays », dit dans un soupir fatigué le président d’un bureau.
La journée a été globalement calme, malgré des incidents sporadiques à Bangui et en province : des tentatives d’achats de vote, des votes sans pièce, des électeurs ne trouvant pas leurs noms sur les listes ou alors des soucis d’organisation.
En ce qui concerne la participation, elle reste difficile à jauger. Mais la mission d’observation de la société civile a jugé l’affluence faible dans les trois quarts des bureaux de vote qu’elle a couverts, dans les principaux centres du pays.
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Les Centrafricains ont voté ce 28 décembre 2025 pour la présidentielle où le chef de l’État sortant, Faustin-Archange Touadéra, brigue un troisième mandat consécutif. Près de 2,4 millions de personnes étaient appelées aux urnes entre 5h et 17h TU pour ces élections présidentielle, législatives, municipales et régionales.



