CAN 2025: Salah, Aubameyang, Mané, Mahrez, une génération de géants pour une seule couronne

Mohamed Salah, Riyad Mahrez, Pierre-Emerick Aubameyang et Sadio Mané, voilà quatre grands noms du football africain actuel. Pourtant, ces joueurs générationnels – ils ont entre 33 et 36 ans – ne comptent que deux CAN à eux quatre. Au Maroc, les enjeux seront différents pour chacun d’entre eux, au sein de sélections qui auront toutes une carte à jouer.
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Aubameyang dans la fleur de l’âge
Pierre-Emerick Aubameyang, 36 ans, est en grande forme et le Gabon aussi. En même temps que l’attaquant de l’Olympique de Marseille traverse une très belle saison – trois buts et cinq passes décisives sur ses six derniers matches – les Panthères retrouvent des couleurs. Avec 25 points pris sur 30 en qualifications pour la Coupe du monde, voilà longtemps que le Gabon, pas qualifié pour la CAN 2024, n’a pas semblé aussi fort.
Et son leader, « PEA », vient peut-être de réaliser son plus grand match sous ses couleurs nationales. Les Gabonais avaient absolument besoin d’une victoire en Gambie en octobre dernier pour garder l’espoir d’une qualification au Mondial, Aubameyang a alors claqué un quadruplé pour une victoire finale 4-3. Même si finalement, le Gabon a raté le coche, la faute à une Côte d’Ivoire invincible dans ces qualifications.
Aubameyang va atterrir au Maroc avec une revanche qu’il n’a pas encore prise. Il n’a jamais connu mieux qu’un quart de finale à la CAN. C’était en 2012, à domicile. Après une phase de groupe parfaite, les Panthères ont été éliminées aux tirs au but en quart de finale par le Mali. Avec un seul penalty manqué sur toute la séance : celui d’« Aubame ». Épaulé par Denis Bouanga, Mario Lemina, Bruno Ecuele-Manga, Guélor Kanga… l’ancien joueur d’Arsenal s’avance en leader offensif d’une sélection armée pour créer la surprise, pour ce qui pourrait être sa dernière chance de remporter une CAN.
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Mahrez a déjà connu la gloire mais l’Algérie en veut plus
À la CAN 2019 en Égypte, Riyad Mahrez a incarné une belle génération algérienne dans son rôle de capitaine. Alors qu’il était encore un cadre technique de l’attaque de Manchester City, l’ailier avait assumé ses responsabilités dans le tournoi, avec trois buts inscrits, dont un coup franc dans les derniers instants de la demi-finale contre le Nigeria qui avait délivré son équipe. Depuis, c’est la disette. L’Algérie a terminé dernière de son groupe en 2021 (1 point) et 2023 (2 points).
Entretemps, Mahrez a pris de l’âge et s’est exilé en Arabie saoudite. Il a rejoint Al-Ahli, passant ainsi de la très exigeante Premier League à la Saudi Pro League, où il affiche des statistiques correctes, mais plus le même niveau athlétique. Vladimir Petkovic continue de lui faire confiance pour prendre la tête d’une sélection qui présente, sur le papier, de très beaux arguments. Pour le dribbleur, il ne s’agira pas tant d’aller chercher une deuxième CAN que de replacer l’Algérie, qualifiée pour le prochain Mondial, à sa juste place continentale, et d’effacer les humiliations de 2019 et 2021.

Salah, un Pharaon sans couronne
Mohamed Salah connaît, pour la première fois depuis longtemps, une période véritablement compliquée dans sa carrière. En conflit avec Liverpool, où il a été relégué au statut de remplaçant par Arne Slot, l’attaquant va retrouver sa sélection, où ses relations avec Hossam Hassan n’ont pas toujours été au beau fixe. Même si ce dernier l’a soutenu sur ses réseaux sociaux quand le conflit avec les Reds faisait rage.
Après avoir longtemps vécu la CAN comme une frustration plutôt qu’une fête, avec les qualifications manquées pour les éditions 2012, 2013 et 2015, Salah a connu des sommets, sans jamais connaître la gloire. Avec deux finales perdues en 2017 et 2021, et la grande déception du huitième de finale perdu à domicile en 2019, son palmarès reste vierge au niveau continental. Au Maroc, « Mo Salah » aura encore une fois l’occasion d’effacer ce goût d’inachevé et d’acquérir irrévocablement le statut de légende du football égyptien, dans un pays qui en compte tant.
Mané, leader d’un effectif solide
Comme Mahrez, Sadio Mané a connu le bonheur de ramener la CAN à la maison. D’autant plus que ce titre acquis en 2021 au Cameroun était le premier de l’histoire des Lions de la Teranga, après la finale perdue en 2019 face à l’Algérie. Et comme Mahrez, Mané a ensuite posé ses valises en Arabie saoudite, du côté d’Al-Nassr, où il n’affiche évidemment plus le même visage que lors de ses plus belles années chez les Reds.
À 33 ans, on sent bien que le buteur a perdu un peu de ses qualités athlétiques, sur lesquelles il s’est longtemps appuyé pour martyriser les défenses. Peu importe, Mané demeure le visage de cette génération qui a enfin mis le Sénégal sur le toit du continent, ainsi qu’un leader technique et de vestiaire. Avec d’autres, il fait office d’ancien dans un groupe qui compte en partie sur de jeunes joueurs : Antoine Mendy (21 ans), Mamadou Sarr (20 ans), Lamine Camara (21 ans), Habib Diarra (21 ans), Ibrahim Mbaye (17 ans), Assane Diao (20 ans), entre autres.
Pour Mané, il s’agit de transmettre à la relève choisie par Pape Thiaw la recette du succès déjà éprouvée en 2021. Les Lions de la Teranga font évidemment partie des favoris de cette édition 2025. Quoi de mieux qu’un titre pour montrer à la jeunesse comment bien faire les choses ?



