Cameroun: «villes mortes» en zones anglophones, la société civile appelle à voter quand même le 12 octobre

Au Cameroun, la campagne électorale est fortement perturbée dans les deux régions à majorité anglophone, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Depuis la rentrée scolaire, les groupes armés séparatistes font circuler des mots d’ordre de « ville morte », avec des effets plus ou moins marqués selon le niveau de sécurisation des différentes zones par les forces gouvernementales. Cette situation dure depuis deux semaines, et certains groupes menacent de prolonger la consigne jusqu’à la date du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025.
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Figure de la société civile anglophone, Ayah Abine, président de la fondation Ayah basée à Buea, appelle les belligérants, groupes armés comme État, à tout mettre en œuvre pour permettre aux citoyens anglophones pour l’élection présidentielle du 12 octobre et à ne pas exclure ces deux régions du processus électoral.
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« L’économie est à terre. Les écoles ne fonctionnent pas. Il n’y a pas grand-chose qui bouge vraiment, et c’est déplorable. Les courageux sortiront. Moi, par exemple, j’irai voter en espérant vraiment que tout se passera bien. Mais beaucoup n’auront pas ce courage de faire face à des hommes armés », déclare-t-il au micro de notre journaliste du service Afrique de RFI Amélie Tulet.
Il espère que « d’ici là, il y aura quand même une entente pour que les gens puissent élire leur président. C’est extrêmement important pour voir s’ils adhèrent à la politique de notre président, surtout vis-à-vis ce qu’ils vivent actuellement depuis sept à huit ans. C’est très important parce que là, ils vont envoyer un message fort à Monsieur Biya, lui dire « nous sommes avec vous » ou « nous ne sommes pas avec vous ». Les exclure de ce processus-là, c’est une faute politique extrêmement grave ».



