Cameroun: un opposant libéré, un autre incarcéré au pénitencier de Kondengui

Au Cameroun, le professeur Jean Calvin Aba’a Oyono, l’un des soutiens d’Issa Tchiroma Bakary, interpellé à Yaoundé au lendemain de l’élection présidentielle d’octobre 2025, est libre. Il a regagné son domicile vendredi 5 décembre dans la soirée après avoir été retenu plus d’un mois au secrétariat d’État à la défense (SED). Arrêté un jour avant lui avec Anicet Ekane, décédé en prison il y a près d’une semaine, Djeukam Tchameni a, quant à lui, été inculpé et envoyé en prison.

Publié le :

2 min Temps de lecture

Avec notre correspondant à YaoundéPolycarpe Essomba

Le professeur Jean Calvin Aba’a Oyono, l’un des soutiens d’Issa Tchiroma Bakary, et Djeukam Tchameni étaient poursuivis tous les deux pour les mêmes infractions d’« insurrection », « rébellion » ou « hostilité contre la patrie ». Mais ils ont connu des sorts différents devant le juge d’instruction militaire. Pendant que le premier retournait libre chez lui, le deuxième a été accueilli dans une cellule du pénitencier de Kondengui, à Yaoundé.

Pourquoi ce traitement différent ? Pour Me Emmanuel Simh, leur avocat, le juge d’instruction a peut-être estimé que les éléments à charge contre le professeur Oyono n’étaient pas établis, au contraire de son compagnon d’infortune, pour qui la procédure judiciaire va donc se poursuivre. Malgré ce demi-succès avec la libération du professeur Aba’a Oyono, Me Simh maintient qu’il n’y a pas de quoi se réjouir, car pour lui, tous les deux auraient dû être élargis. L’avocat dénonce aussi leur garde à vue, excessivement longue et hors cadre légal, avant leur présentation vendredi devant le juge d’instruction.

On note également cette sortie médiatique, vendredi 5 décembre au soir, du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, qui a commenté sur PRC TV, une chaîne de télévision appartenant à la présidence de la République du Cameroun, la mort en détention de l’opposant Anicet Ekane avec des propos qui font polémique. Le ministre est longuement revenu sur les conditions du décès d’Anicet Ekane.

« Ni héros ni martyr »

Pour lui, le statut de malade de l’opposant camerounais ne pouvait l’absoudre de sa responsabilité pénale au regard des actes qu’il aurait posé pendant tout le processus électoral de la présidentielle. Paul Atanga Nji a souligné que la prise en charge du défunt par les médecins militaires avait été optimale et que donc, pour lui, et pour lui seulement et, a contrario de la clameur populaire depuis son décès, Anicet Ekane n’est « ni héros ni martyr ».

À lire aussiCameroun: bras de fer autour de l’autopsie de l’opposant décédé Anicet Ekane

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close