Cameroun: un activiste opposant au pouvoir arrêté dans le Nord

Aboubacar Ousmane Mey a été interpellé le 6 octobre à Garoua, dans la région du Nord. Depuis, de nombreuses personnalités politiques appellent à sa libération.
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Avec notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba
L’affaire surgit alors que la campagne présidentielle au Cameroun touche à sa fin. Connu pour ses positions anti-pouvoir, Aboubacar Ousmane Mey a été interpellé le 6 octobre dernier à Garoua, dans la région du Nord. Selon des sources proches du dossier, il serait accusé d’avoir tenu une manifestation illégale et d’« incitation à la révolte ».
De sources concordantes, l’activiste, qui milite pour une coalition entre le candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) à la présidentielle Issa Tchiroma Bakary et celui de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) Bello Bouba Maïgari, avait confectionné et diffusé des affiches de campagne à leurs effigies sans leur accord préalable. L’un de ses proches ajoute qu’outre ce dernier fait politique, Aboubacar Ousmane Mey se savait surveillé depuis qu’il avait tenu il y a quelques semaines sur un plateau de télévision des propos jugés « subversifs et d’incitation à l’insurrection » par le gouvernement.
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Quelques heures avant son interpellation, le gouverneur de la région du Nord mettait en garde dans un communiqué tous les acteurs politiques et prévenait déjà qu’aucun acte de violence ne serait toléré dans son unité de commandement.
Ces dernières heures, de nombreux politiques et organisations de la société civile ont appelé à sa libération. Bello Bouba Maïgari, le candidat de l’UNDP à la présidentielle, est l’une des premières personnalités à s’être inquiétée du sort d’Aboubacar Ousmane Mey. Dans un communiqué qu’il a envoyé à la presse, il a d’abord tenu à réfuter des allégations disant qu’il serait à l’origine de la plainte qui a conduit à l’interpellation de l’activiste. « Le président de l’UNDP n’est, ni de près ni de loin concerné par cet acte malheureux », a-t-il démenti, avant d’appeler à sa libération et à l’apaisement.
D’autres hommes politiques ont suivi dans la même lancée. À l’instar de Serge Espoir Matomba , président du Peuple uni pour la révolution sociale (Purs), lui aussi candidat à l’élection présidentielle, qui a dit le moment mal choisi pour exacerber les tensions. Ou de Maurice Kamto, ancien président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, qui a lui dénoncé une arrestation « illégale et arbitraire ».



