Cameroun : Maurice Kamto crie à l’exclusion politique après le rejet de sa candidature


Au Cameroun, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, ne participera pas à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Le Conseil constitutionnel a confirmé, le 5 août, l’invalidation de sa candidature pour « pluralité d’investiture », un motif que l’opposant juge fabriqué de toutes pièces.
Deux jours plus tard, dans une déclaration virulente diffusée sur Facebook, il dénonce une décision « purement politique » qui vise à l’écarter du scrutin.
Une invalidation contestée
Maurice Kamto avait déposé sa candidature sous l’étiquette du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), après que son parti, le MRC, a été rendu inéligible en raison du boycott des élections législatives et municipales de 2020. Selon lui, cette candidature avait été enregistrée dans les délais, avant d’être rejetée par Élections Cameroon (ELECAM) le 26 juillet, puis définitivement écartée par le Conseil constitutionnel.
L’opposant accuse le régime du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) d’avoir « fabriqué un faux président du Manidem » et une « seconde candidature fictive » afin de créer artificiellement un conflit d’investiture. Pour Kamto, tout était planifié : « La décision de m’écarter a été prise de longue date par le régime », affirme-t-il.
La stratégie du boycott dans le viseur
Kamto estime que son exclusion est la conséquence directe du boycott, en 2020, des scrutins législatifs et municipaux. À l’époque, il avait appelé à ne pas participer à ces élections. Il avait également dénoncé l’absence de réforme du code électoral et la poursuite des violences dans certaines régions. Selon lui, ce choix a contrarié la stratégie du pouvoir, qui a depuis multiplié les manœuvres pour marginaliser le MRC.
Le report des élections législatives et municipales à mars 2026 aurait, selon lui, renforcé ce plan, empêchant son parti d’obtenir des élus, condition pourtant nécessaire pour présenter un candidat à la présidentielle.
Accusations contre le pouvoir et la communauté internationale
Au-delà du gouvernement et de ses institutions, Kamto met également en cause la communauté internationale. Il reproche notamment à l’ONU d’avoir signé un accord avec ELECAM le 9 mai 2025, censé garantir la transparence électorale mais qu’il considère comme une caution à un « crime politique ». « Cette communauté internationale, si prompte à se montrer aux côtés de la dictature, s’est assise sur les valeurs qu’elle prétend défendre », déclare-t-il.
Soutiens et remerciements
Malgré son exclusion, Maurice Kamto a tenu à remercier les partis politiques qui l’ont soutenu, parmi lesquels le Front pour le changement au Cameroun (FCC) et l’Alliance politique pour le changement (APC), ainsi que le président légitime du Manidem, Anicet Georges Ekane. Il a également salué la mobilisation de ses militants, qu’il appelle à rester vigilants et déterminés.
L’opposant a annoncé la clôture de la levée de fonds destinée à sa campagne et précisé que des dispositions étaient prises pour rembourser intégralement les contributions, que ce soit via les banques ou les services de mobile money.