L’opposante Edith Kah Walla ne croit pas en la crédibilité du scrutin présidentiel d’octobre. Pour elle, seule la rue pourra imposer le changement souhaité.
Une trentaine de candidatures ont été déposées sur la table de l’organe en charge du processus électoral, Elecam.
Au nombre de ces candidatures, il y a celles du président sortant, Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 42 ans, Maurice Kamto, la principale figure de l’opposition, ou encore Cabral Libii, Joshua Osih et Akere Muna.
Quant à Edith Kah Walla, présidente du Cameroon People’s Party (CPP), elle appelle au boycott du scrutin du 12 octobre, faute de réformes électorales majeures.
Edith Kah Walla est une des rares voix féminines à se faire entendre sur la scène politique camerounaise.
Jointe par la DW, l’opposante estime que le processus électoral en prélude à la prochaine présidentielle est vicié par le RDPC, le parti de Paul Biya et qu’il ne faut guère se faire d’illusions quant à un changement par les urnes.
« La question n’est pas qui sera candidat. La question est quel type d’élection nous aurons. Nous avons un système électoral au Cameroun qui est totalement contrôlé par le gouvernement du RDPC. Tous les principaux partis politiques ont vu leurs meetings politiques interdits de la part des forces au service de l’Etat. Le ministre de l’Administration territoriale nous a menacés en tant que leaders politiques qu’il allait nous arrêtés et nous écrasés. La seule discussion qui s’impose est comment nous pouvons avoir un bon système électoral. »
Le modèle sénégalais
Edith Kah Walla ne croit donc pas en la crédibilité de ce scrutin présidentiel. Pour elle, seule la mobilisation des Camerounais dans la rue, pourra imposer le changement souhaité. Elle s’appuie sur l’exemple sénégalais.
« Le Sénégal a un très bon système électoral depuis des années et qui n’est pas comparable à celui du Cameroun. Comment les Sénégalais ont-ils gagné ? Il ne faut pas négliger et ignorer le sacrifice des Sénégalais qui sont descendus dans les rues pendant deux ans. C’est par la rue qu’ils se sont débarrassés de Macky Sall. Si nous voulons nous débarrasser de Paul Biya nous devons être prêts à nous mobiliser dans les rues. »
Au pouvoir depuis 1982, le président Paul Biya, est candidat pour un huitième septennat à la présidentielle d’octobre face à une opposition fragmentée.
Dans un pays où près de 60% de la population a moins de 25 ans et où le taux de chômage des jeunes avoisine 74%, l’élection d’octobre s’annonce décisive pour une génération en quête d’opportunités et de changement.