Cameroun: les raisons de la présence d'Issa Tchiroma Bakary en Gambie

Déjà trois semaines, selon Banjul, que l’opposant camerounais Issa Tchiroma Bakary est arrivé sur le sol gambien. L’ancien ministre, candidat à la présidentielle du 12 octobre, continue de revendiquer la victoire et conteste la réélection proclamée par le Conseil constitutionnel de Paul Biya qui a prêté serment le 6 novembre pour un huitième mandat. Son arrivée à Banjul remonte au 7 novembre et n’a été annoncée que le 23 novembre.

Publié le :

2 min Temps de lecture

Une fois la campagne terminée, Issa Tchiroma Bakary se retranche d’abord dans son fief de Garoua, capitale de la région Nord, où après le vote, il revendique la victoire, protégé par des jeunes massés autour de son domicile. Même si officiellement, il n’y a pas de mandat d’arrêt émis contre lui, rapidement, selon son entourage, il ne se sent plus en sécurité et passe la frontière avec la Nigeria. 

À Yola, il bénéficie de solidarités liées à la chefferie traditionnelle et à son appartenance à la communauté peul. Mais la situation sur le plan des relations entre les deux grands voisins n’est pas tenable. Il est demandé à Issa Tchiroma Bakary de ne pas s’exprimer tant qu’il est au Nigeria et retourner au Cameroun pour chaque prise de parole apparaît trop risqué.

La Gambie s’engage à ne pas servir « de base pour des activités subversives »

Plusieurs options sont alors envisagées et finalement, Banjul est choisie. Là aussi, Issa Tchiroma Bakary peut compter sur des connexions personnelles. La destination est suffisamment éloignée du Cameroun, tout en étant sur le continent. L’opposant quitte donc le géant nigérian pour rejoindre le petit poucet ouest-africain.  

S’il est permis à Issa Tchiroma Bakary de s’exprimer et se déplacer, l’État de la Gambie précise s’engager à ne pas servir « de base pour des activités subversives » et déclare collaborer avec les partenaires régionaux pour soutenir une issue pacifique et négociée aux tensions post-électorales au Cameroun. Mais une source proche du gouvernement à Yaoundé s’interroge : « de quoi discuter ? L’élection présidentielle est terminée, d’un côté un vainqueur, un président élu, entré en fonction, dit-elle, de l’autre, un mauvais perdant. » 

Pour l’analyste Arey Ntui d’International Crisis Group, il sera intéressant de voir ce que feront les puissances régionales et l’Union africaine, étant donné que les deux camps adoptent des positions très fermes, chacun affirmant sa victoire à l’élection non négociable.

À lire aussiPrésidentielle au Cameroun: les partisans de Issa Tchiroma Bakary dans les rues à la veille des résultats officiels

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close