Cameroun: le premier neurochirurgien de l'hôpital de Garoua récompensé pour ses travaux à Dubaï

Son travail, et celui de son équipe, ont été récompensés au Congrès mondial de la neurochirurgie à Dubaï au début du mois de décembre. Le Camerounais Ignatius Essene est neurochirurgien à l’Hôpital régional de Garoua, dans le septentrion camerounais, la région Nord. Il a reçu le prix du « meilleur article de recherche » pour ses travaux sur les traumatismes rachidiens, qui concernent la colonne vertébrale. Pour que les recommandations scientifiques et médicales soient mieux adaptées aux réalités des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire.
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Natif du département de la Momo, la région anglophone du Nord-Ouest du Cameroun, Ignatius Essene est le premier médecin de sa famille. « Quand j’étais jeune, les gens parcouraient des kilomètres de mon village jusqu’à un hôpital géré par des missionnaires européens. Je voyais des gens transportés sur des brancards, des brancards en bambou. Et je rêvais de devenir médecin ».
Soutenu par son père agriculteur, puis boursier, Ignatius Essene beneficie d’accords de coopération entre le Cameroun et différents pays avant de devenir le premier neurochirurgien de l’hôpital de Garoua. « Sans le soutien de mon gouvernement et des organisations internationales pour financer ma formation, poursuit-il, je n’aurais peut-être pas atteint ce niveau dans ma carrière. (…) J’aurais pu pratiquer hors d’Afrique, mais mon action aurait été une goutte d’eau dans l’océan. Ici, je pense que j’ai plus d’impact ».
Comme pour sa recherche récompensée à Dubaï, Ignatius Essene veut contribuer à la collecte de données scientifiques sur la prise en charge de pathologies neurologiques, dans un pays comme le Cameroun. « Car pour le moment, aucun de ces problèmes n’est considéré comme prioritaire par le gouvernement. La plupart des instances internationales, les gouvernements, l’OMS, considèrent le VIH, la tuberculose, le paludisme et la santé maternelle et infantile comme des problèmes importants. Mais ils négligent souvent les problèmes chirurgicaux. Le gouvernement doit investir dans ces problèmes pour que nous puissions développer un système de santé optimal ».
Avec ce prix, le Dr Ignatius Essene espère avoir plus facilement accès aux financements pour de futurs projets de recherche de son équipe.
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