Cameroun: Le pays sous tension : Paul Biya prête serment pour un huitième mandat contesté

Le Président Paul Biya, 92 ans, s’apprête à prêter serment aujourd’hui à l’Assemblée nationale pour un huitième mandat consécutif. Cette cérémonie marque l’officialisation de sa victoire aux récentes élections, mais se déroule dans un climat de vives tensions politiques et sécuritaires, exacerbées par des violences post-électorales meurtrières et une crise anglophone persistante.

Les contours d’une victoire contestée

Malgré la confirmation de sa réélection par les instances judiciaires, le scrutin a été largement contesté par l’opposition, qui dénonce des irrégularités massives. Les conséquences de cette contestation ont été dramatiques : l’Organisation des Nations Unies (ONU) a confirmé qu’au moins 48 personnes ont perdu la vie dans les violences qui ont éclaté depuis la proclamation des résultats électoraux, témoignant de la profonde division et de la frustration d’une partie de la population. Face à ce qu’elle considère comme un hold-up électoral, l’opposition a intensifié sa stratégie de désobéissance civile, illustrée par l’opération « Ville Morte », un appel à la grève générale lancé par l’opposant Issa Tchiroma Bakary qui s’achève ce jeudi, et dont l’impact sur l’activité économique reste à évaluer.

La persistance de la crise anglophone


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Au-delà des tensions post-électorales immédiates, l’événement est éclipsé par la crise sociopolitique qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les deux zones anglophones du pays.

Cette crise est considérée comme la plus grande menace à l’unité du Cameroun depuis des années, opposant l’armée à des groupes séparatistes armés réclamant l’indépendance de l’Ambazonie (Nom que les séparatistes donnent à l’État qu’ils cherchent à créer). En outre, la prestation de serment d’aujourd’hui rappelle le sombre précédent de 2018, lorsque la cérémonie avait été éclipsée par l’enlèvement spectaculaire de dizaines d’élèves dans les régions anglophones, soulignant la gravité de l’insécurité et l’échec persistant du dialogue.

Aujourd’hui, alors que le Président Biya entame un nouveau mandat, les actions des séparatistes continuent de générer une instabilité chronique dans ces régions, exacerbant la crise humanitaire.

Quel avenir pour la stabilité ?

Face à la contestation et à la crise anglophone, la tâche du nouveau gouvernement s’annonce ardue. La prestation de serment de Paul Biya est un acte symbolique de continuité du pouvoir, mais elle met en lumière l’urgence pour Yaoundé d’engager des réformes profondes et de restaurer la confiance pour apaiser un pays profondément divisé et endeuillé. La communauté internationale surveille de près l’évolution de la situation, craignant une nouvelle escalade des violences.

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