Cameroun: le discours d'investiture de Paul Biya suscite de nombreuses réactions

Du MRC au PCRN en passant par l’UDC, la classe politique camerounaise a largement commenté les propos tenus par le président Paul Biya dans son discours d’investiture, au lendemain de la cérémonie au cours de laquelle le chef de l’État a prêté serment pour un huitième mandat.

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Après les propos tenus par Paul Biya dans son discours d’investiture pour un huitième mandat au palais de Verre de Yaoundé, jeudi 6 novembre, les réactions se multiplient dans la classe politique camerounaise.

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Si celui-ci a reconnu « des frustrations » de la part du peuple camerounais et adressé ses condoléances aux familles des victimes des tensions post-électorales, ce sont les mots du président – au pouvoir depuis 43 ans – sur « l’ordre [qui] règnera » et sur l’irresponsabilité de « certains politiciens » dans les violences de la semaine dernière qui suscitent le plus de commentaires.

Quand Paul Biya appelle à « l’union sacrée » et « à la responsabilité » des uns et des autres parce que le pays n’a pas besoin d’une crise post-électorale, l’opposant Mamadou Mota, président par intérim du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), y voit ainsi une forme « d’arrogance et de mépris ». « Quand il salue le professionnalisme de l’armée, c’est assez honteux : il y a eu du morts ! Monsieur Biya ne devrait pas prêter serment, il devrait avoir honte et démissionner car il n’a pas gagné ces élections », déclare ainsi ce dernier.

« Le peuple a été dépouillé de son choix par un système verrouillé, contrôlé et sans recours véritable »

En ce qui concerne l’affirmation du président selon qui « le peuple [lui] a, une fois de plus, renouvelé sa confiance », l’Union démocratique du Cameroun (UDC) de la candidate Patricia Hermine Tomaïno Ndam Njoya considère, de son côté, qu’il s’agit d’un propos contraire à la réalité. « Le peuple a été dépouillé de son choix par un système verrouillé, contrôlé et sans recours véritable », commente ainsi l’UDC.

Du côté du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), Richard Tamfu, le directeur de campagne de Cabral Libii – officiellement déclaré troisième de la présidentielle -, estime, lui, qu’il faut désormais aller de l’avant, autrement dit vers la nomination d’un nouveau gouvernement. « On ne va pas rester crispés sur l’élection présidentielle qui est passée. Nous sommes maintenant prêts à travailler avec le pouvoir en place et disposés à participer au gouvernement si nous sommes sollicités. Et il faut se retrousser les manches pour pouvoir attaquer les élections municipales et législatives qui vont se présenter », affirme celui-ci.

Quant au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti présidentiel, lui dit vouloir se concentrer sur les enseignements du scrutin du 12 octobre et sur la préparation des prochaines échéances électorales – les élections régionales qui auront lieu à la fin du mois et les élections locales qui se dérouleront l’an prochain.

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