Cameroun: la mobilisation «villes mortes» s'achève après trois jours inégalement suivis

Au Cameroun, le troisième et dernier jour de l’appel aux « villes mortes », lancé sur fond de contestation politique s’est achevé mercredi 5 novembre. Issa Tchiroma Bakary, qui se déclare toujours véritable vainqueur de la dernière élection présidentielle, avait appelé les populations à observer une paralysie totale du pays depuis lundi. Le mot d’ordre a été diversement suivi.
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Avec notre correspondant à Yaoundé, Richard Onanena
À Yaoundé et ses environs, ainsi que dans la région Sud, la vie a suivi son cours, mais ailleurs, le pays a été marqué par une forte perturbation des transports, la fermeture des marchés, des tensions sociales et une hausse des prix des produits.
Pour le camp d’Issa Tchiroma Bakary, le mot d’ordre des « villes mortes » a été suivi dans sa globalité. Depuis lundi, à l’exception de quelques commerces, les grandes artères sont restées silencieuses, avec une circulation des motos-taxis très réduite dans plusieurs villes du nord. Même son de cloche dans une bonne partie de l’est et de l’ouest du pays, où rues et marchés principaux sont restés déserts pendant ces trois jours.
Ce mouvement a également paralysé la circulation dans plusieurs agglomérations et sur les routes nationales. Selon une source administrative, plusieurs patrons de transport, ayant reçu des menaces, craignaient de voir leurs bus incendiés. Résultat : la circulation des biens et marchandises a été interrompue, provoquant une flambée des prix du simple au triple dans certains marchés – une hausse vivement condamnée par le ministère du Commerce.
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Négociations infructueuses et incidents locaux
Dans des villes comme Douala, poumon économique du pays et épicentre de la contestation, ainsi qu’à Bafoussam ou Bertoua, les autorités ont engagé des négociations avec les commerçants pour limiter l’impact des « villes mortes », mais sans grand succès. Les marchés sont restés fermés durant toute la période.
À Banyo, les tensions sont même montées d’un cran après la décision du préfet de sceller des commerces. Plusieurs bâtiments publics ont été incendiés par des protestataires.
En début de semaine, le gouvernement, par la voix du ministre de la Communication, a condamné « les appels à l’insurrection et aux villes mortes », jugés « de nature à mettre en péril la vie de la nation ».
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