Cameroun: Issa Tchiroma Bakary donne «48 heures» aux autorités pour libérer les détenus arrêtés après la présidentielle

Dans une nouvelle vidéo diffusée ce dimanche 9 novembre, l’opposant camerounais, qui refuse toujours de reconnaître la victoire de Paul Biya à la présidentielle du 12 octobre, lance un ultimatum au pouvoir qu’il accuse de pratiquer un « gangstérisme d’État ». Si toutes les personnes arrêtées dans le cadre de la crise post-électorale ne sont pas libérées dans les 48 heures, « le peuple se retrouvera en situation de légitime défense », menace-t-il.
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Après son appel à manifester pour dénoncer des fraudes électorales, puis celui à observer des journées « villes mortes » avant l’investiture de Paul Biya, Issa Tchiroma Bakary tente d’ouvrir une nouvelle séquence dans sa confrontation avec le pouvoir en place à Yaoundé. Trois jours après la prestation de serment du chef de l’État pour un huitième mandat, l’opposant camerounais, qui revendique toujours la victoire à la présidentielle du 12 octobre dont il a été officiellement déclaré deuxième, a de nouveau pris la parole, ce dimanche 9 novembre.
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Dans une vidéo, l’ancien ministre, qui refuse de reconnaître la réélection de Paul Biya, affirme une nouvelle fois s’exprimer en tant que « président élu » du Cameroun et pose un ultimatum : sans préciser le lieu d’où il s’exprime, il donne « 48 heures » aux autorités pour libérer « sans condition » tous les détenus arrêtés dans le cadre de la crise post-électorale, les accusant de pratiquer un « gangstérisme d’État » en multipliant les arrestations. « Faute de quoi », ajoute-t-il, « le peuple se retrouvera en situation de légitime défense ». Et Issa Tchiroma de dénoncer aussi, au passage, une situation « inacceptable, intolérable », « dès lors que des dizaines, des centaines des milliers de Camerounais sont arrêtés, incarcérés, persécutés ».
« Les arrestations ont eu lieu dans le cadre du maintien de l’ordre », se défend le pouvoir
S’il n’existe pas, à ce jour, de chiffres officiels sur le nombre de personnes interpellées ces dernières semaines dans le pays, des collectifs d’avocats se sont constitués pour recenser et assister les personnes concernées. Des acteurs de la société civile avancent eux une évaluation : 2000 arrestations – dont des cadres de partis politiques et des responsables syndicaux -, ainsi qu’une trentaine de morts au moins.
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En réponse à la menace brandie par Issa Tchiroma Bakary, Benoît Ndong Soumhet, ministre chargé de mission à la présidence et membre du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, rappelle « que les arrestations ont eu lieu dans le cadre du maintien de l’ordre face à des actes de destructions et de pillages ». Quant à l’ultimatum posé, celui-ci dit « attendre de voir quelles forces » le candidat officiellement déclaré deuxième de la présidentielle « prétend pouvoir déployer pour mettre sa menace à exécution ».
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