Cameroun : Issa Tchiroma Bakary annonce une « troisième étape » et appelle à la grève générale

Issa Tchiroma Bakary
Issa Tchiroma Bakary

Au Cameroun, Issa Tchiroma Bakary refuse d’admettre la victoire de Paul Biya et appelle à une grève générale du 3 au 5 novembre. Dans une vidéo, l’ancien ministre évoque une « troisième étape » de son plan de contestation et promet de « rendre justice au peuple ».

La fin de la présidentielle du 12 octobre 2025 au Cameroun n’a pas signé la fin de la contestation. Malgré la proclamation de la victoire de Paul Biya par le Conseil constitutionnel, Issa Tchiroma Bakary, candidat malheureux du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), continue de s’opposer fermement aux résultats. Dans un bras de fer qui s’intensifie avec le pouvoir de Yaoundé, l’ancien ministre a annoncé un nouveau plan d’action dans une vidéo publiée tôt ce vendredi 31 octobre. Ce plan, qu’il qualifie de « troisième étape », vise à réclamer ce qu’il nomme la « vérité des urnes ». La situation institutionnelle au Cameroun s’en trouve de nouveau sous haute tension.

L’analogie ivoirienne pour dénoncer la situation

Pour justifier sa contestation, Issa Tchiroma Bakary a établi un parallèle audacieux et fort avec la crise post-électorale vécue par la Côte d’Ivoire en 2010. Sur sa page Méta, il a écrit : « En 2010, chez nos voisins, le Conseil constitutionnel avait proclamé le président sortant vainqueur et celui-ci avait même prêté serment. Mais le Conseil constitutionnel était alors considéré comme partisan et inféodé au pouvoir. Nous nous trouvons aujourd’hui dans une situation similaire ». En dénonçant un Conseil constitutionnel qu’il juge « partisan et inféodé », le candidat du FSNC remet en cause la légitimité même de la réélection de Paul Biya.

L’appel aux « Villes Mortes » et la menace de rendre des comptes

La nouvelle phase de son plan d’action vise à paralyser le pays. Issa Tchiroma Bakary, officiellement classé deuxième du scrutin, a appelé à des opérations « Villes Mortes » sur l’ensemble du territoire camerounais. Il a ciblé les journées des 3, 4 et 5 novembre pour cette grève générale, signalant ainsi sa volonté de faire basculer la contestation dans la rue et l’économie.

Le ton de ses déclarations est particulièrement belliqueux et personnel envers ses adversaires. « Qu’ils se réjouissent, qu’ils dansent, cela ne fait que commencer : la troisième étape commence bientôt », a-t-il affirmé. Il a également lancé une menace directe : « Vous avez Tchiroma en face de vous ; votre impunité touche à sa fin. Faire couler le sang du peuple fut une grave erreur. Vous auriez pu accepter ma main tendue pour une sortie honorable ; vous devrez désormais rendre des comptes. »

Protection par des « soldats loyalistes » après l’exfiltration

Ce rebondissement intervient après un événement majeur dans la vie du candidat. Dans sa dernière vidéo, Issa Tchiroma Bakary a révélé avoir été exfiltré de sa résidence, où il était retranché depuis plus de trois semaines. Cette extraction aurait été menée par des « soldats loyalistes », selon ses propres termes. Il a ajouté qu’il était désormais sous leur protection dans un lieu sécurisé. Cette affirmation, si elle est avérée, pourrait indiquer une fracture au sein même de l’appareil sécuritaire et militaire camerounais, ajoutant une couche d’incertitude à la crise politique.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close