Cameroun: au procès sur l'assassinat de Martinez Zogo, des témoins éclairent sur les moyens utilisés pour l'enlèvement

Une nouvelle session d’audiences sur l’affaire de l’assassinat de l’animateur radio Martinez Zogo s’est terminée mardi 23 septembre au tribunal militaire de Yaoundé. Sur deux jours, le parquet, la partie accusatrice, a fait défiler cinq témoins qui ont permis d’y voir un peu plus clair sur les moyens qui ont été utilisés pour l’enlèvement de Martinez Zogo. 

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Avec notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba

Le premier témoignage a été livré lundi par le sous-lieutenant Grand Gambi. Au moment des faits, cet officier de police judiciaire était en service au sein d’une unité de gendarmerie basée dans le centre-ville de Yaoundé. Il rapporte avoir été saisi le 30 décembre 2022 d’une demande du lieutenant-colonel Justin Danwe, de constitution d’une équipe de « gros bras » avec pour mission « d’infliger une correction » à un certain « Martinez Zogo qui parlait mal de son chef ».

Après cette première rencontre, le lieutenant-colonel Justin Danwe s’enquiert régulièrement de l’évolution de ce dossier par messages WhatsApp, jusqu’au 17 janvier 2023 où il va finalement l’informer que la police a repris le dossier.

Moins de 48 heures plus tard, le sous-lieutenant Gambi découvre dans un forum de discussion interne de la gendarmerie l’annonce de l’enlèvement de Martinez Zogo. Pris de panique, il va alors directement porter à la connaissance de sa hiérarchie qu’il avait été saisi, des semaines auparavant, d’une demande suspecte sur le cas du même Martinez Zogo.

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Des dépositions de quatre autres témoins 

Mardi, les dépositions de quatre autres témoins ont permis d’en apprendre cette fois sur l’enlèvement proprement dit de Martinez Zogo. Le premier témoignage dans cette séquence a été celui d’une jeune fille qui dit avoir vécu toute la scène de l’enlèvement depuis le bar de sa mère.

Selon elle, le 17 janvier 2023, peu avant 22 heures, une voiture de marque Yaris manifestement prise en chasse vient s’encastrer sur le portail d’une unité de gendarmerie dans la périphérie de Yaoundé. Elle est percutée de plein fouet à l’arrière par un véhicule de plus grand gabarit de couleur noire et de marque Prado.

Quatre personnes en sortent et vont s’empresser d’extirper le conducteur de la voiture Yaris après lui avoir infligé un coup de taser. Ils vont l’engouffrer dans leur voiture et disparaître avec lui dans la nuit noire. Les trois autres témoins, les gendarmes qui étaient de service ce soir-là, ont raconté plus ou moins la même version de l’histoire ajoutant que la fouille minutieuse de Yaris, notamment via les documents trouvés à bord, avait permis d’établir que le conducteur de la Yaris n’était nul autre que Martinez Zogo.

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