Cameroun: appel à mieux protéger les populations après l'enlèvement de prêtres dans la région du Nord-Ouest

Au Cameroun, nouvel appel de l’archevêque de Bamenda à mettre un terme à la crise dans les deux régions anglophones. La semaine passée a encore été marquée par des enlèvements de prêtres et de laïcs dans la région du Nord-Ouest. Dans une communication diffusée le 23 novembre, Andrew Nkea, par ailleurs président de la Conférence des évêques du Cameroun, demande au personnel religieux de la circonscription concernée de se préparer à partir, faute de garantie de sécurité.
Publié le :
2 min Temps de lecture
« Les enlèvements de nos prêtres et missionnaires nous mettent au pied du mur », a déclaré l’archevêque Andrew Nkea. Il y a dix jours, le samedi 15 novembre, un prêtre et son assistant sont kidnappés à Baba I dans la commune de Babessi, par des hommes se présentant comme combattants séparatistes, d’après le communiqué de l’archidiocèse de Bamenda, au nord-ouest du Cameroun.
Trois jours passent, et le mardi 18 novembre, quatre prêtres et un laïc tentent de négocier avec les ravisseurs et sont détenus à leur tour. Deux jours plus tard, tous sont relâchés sauf un : le père John, pour lui, une rançon est exigée. « L’Église ne paie jamais », rappelle le communiqué.
Si d’ici demain, le père John n’est pas libéré, l’archevêque de Bamenda, demande aux prêtres et personnels religieux du doyenné de Ndop de partir en fermant paroisses et écoles, jusqu’à nouvel ordre. Les prêtres devront retirer le Saint Sacrement des Églises, chapelles et oratoires et laisser tous les tabernacles ouverts.
Une mesure justifiée par le prélat par le fait que la sécurité des prêtres et du personnel religieux n’est pas garantie dans ce doyenné. Et ce vendredi 28 novembre, si le père John est toujours en captivité, l’archevêque promet de marcher lui-même avec les religieux et laïcs du doyenné jusqu’à l’endroit où il est retenu.
« Les populations du Nord-ouest et du Sud-ouest ont assez souffert ». L’archevêque demande aux militaires d’assurer la sécurité avec professionnalisme et éthique. Il appelle une nouvelle fois au dialogue pour mettre un terme à une crise dans les deux régions anglophones du pays entrée dans sa neuvième année.
À lire aussiCameroun anglophone : récit d’une victime d’un kidnapping [4/4]



