C’est une affaire de mœurs qui secoue la Commission des droits de l’Homme du Cameroun (CDHC). L’institution, déjà condamnée pour licenciement abusif, voit son président James Mouangue Kobila poursuivi dans une procédure annexe de harcèlement sexuel par son ancienne collaboratrice. Les deux parties – l’accusation et la défense – étaient de nouveau jeudi 31 juillet en audience à Yaoundé, pour une affaire qui traîne en longueur depuis près de deux ans.
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Avec notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba
La plaignante, Judith Kouobou Tsemo, ancienne collaboratrice du président de la Commission des droits de l’Homme du Cameroun (CDHC), licenciée depuis février 2024, a remporté une première manche contre son ancien employeur, au Tribunal de grande instance du Mfoundi, lundi 28 juillet. Le Tribunal a jugé abusif son licenciement pour des faits dont elle avait déjà été sanctionnée par la CDHC. Celle-ci devra aussi lui payer des droits qui s’élèvent à près de 7 millions de francs CFA (environ 10 670 euros).
Outre cette affaire, Judith Tsemo, qui poursuit parallèlement le patron de l’institution pour harcèlement sexuel, s’est de nouveau retrouvée au tribunal, ce jeudi, face à celui qu’elle présente comme son bourreau. Une audience rendue à la phase du contre-interrogatoire que la défense a mis à profit pour administrer ses questions à la partie accusatrice. Des centaines de questions posées par James Mouangue Kobila lui-même à la plaignante, qui, dénonçant une forme de « prise en otage », a finalement déclaré au tribunal ne plus vouloir y répondre.
Pour les conseils de Judith Tsemo, le président de la commission, par ce procédé, fait du « dilatoire », il espérerait ainsi gagner du temps pour retarder au plus possible la décision du Tribunal. Contacté, James Mouangue Kobila, qui nie ces accusations de harcèlement, a déclaré qu’il essaye simplement de défendre ses droits, en même temps qu’il se défend de toute manœuvre d’obstruction de la justice. La cause a été renvoyée au 5 août prochain.
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