Burkina Faso: libération de deux membres de l’organisation Balai citoyen arrêtés en février 2024

Au Burkina Faso, la libération de deux membres du Balai citoyen a été confirmée par l’organisation. Aboudou Rasmané Zinaba et Bassirou Badjo, deux militants actifs, arrêtés par des hommes en civil en février 2024, ont été ramenés à leurs domiciles ce 6 octobre 2025.

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« Nous confirmons qu’ils sont rentrés chez eux, ils retrouvent leurs familles et sont en bonne santé », indique une source au sein du Balai citoyen qui ajoute que, « pour éviter le moindre faux pas et pour assurer la protection des concernés », ils ne feront aucun commentaire supplémentaire.

Placés fin 2023 sur une liste de personnes réquisitionnées par l’armée du Burkina Faso et malgré la suspension de cette décision par la justice du pays, Aboudou Rasmané Zinaba, l’un des piliers de l’organisation en charge notamment de la mobilisation, et Bassirou Badjo, avaient été arrêtés à Ouagadougou les 20 et 21 février 2024. Le Balai citoyen avait alors dénoncé des « enlèvements » et indiqué n’avoir aucune information jusqu’en juin 2024, lorsque les deux militants étaient apparus, en tenue militaire, dans l’émission « Parole de combattant », diffusée par la télévision nationale.

Le sort d’un des membres fondateurs toujours en suspens

Le Balai citoyen, qui espère désormais la libération de l’un de ses membres fondateurs, l’avocat Guy-Hervé Kam, arrêté par les autorités pour « participation présumée à un complot », appelle au « respect scrupuleux des principes de l’état de droit et des droits de l’homme conformément à la Constitution ».

Pour l’activiste et acteur politique sénégalais Fadel Barro, ces libérations ne sont pas suffisantes. Membre fondateur du mouvement Y’en a marre, leader du mouvement politique jammiste, la paix, et coordinateur d’Afrikki, le réseau des activistes d’Afrique et de ses diasporas, il appelle à la libération de tous les militants emprisonnés.

Je pense d’abord à nos amis qui viennent d’être libérés, qui ont eu beaucoup de chance parce qu’au moins, on sait qu’ils étaient détenus. Mais combien de militants sont détenus sans qu’on sache même qu’ils sont détenus ? Combien sont libérés en catimini et ils vont partir garder le silence parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. Soit ce sont les membres de leurs familles qui vont être inquiétés, soit ils vont retourner dans ces cachots où on a invisibilisé tous les activistes, tous les militants des droits de l’homme, toutes les voix discordantes. Nos chefs d’État, y compris ces militaires, ne veulent pas que les jeunes s’expriment. Cette libération, ce n’est qu’une partie visible de l’iceberg….

Fadel Barro: «Cette libération ce n’est que la partie visible de l’iceberg»

Guillaume Thibault

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