Burkina Faso: le collectif d'avocats qui défend Me Guy Hervé Kam lance un appel à sa libération

Dans un long communiqué publié ce jeudi 9 octobre, les défenseurs du juriste burkinabè accusé de « complot contre la sûreté de l’État » et d’« association de malfaiteurs » jugent sa détention illégale et le disent victime d’un « déni de justice intolérable » qui n’a qu’un seul objectif : maintenir leur confrère en prison.
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Le collectif d’avocats qui défend Me Guy Hervé Kam se mobilise pour demander sa libération. Issus de toute la sous-région, ses membres estiment que le dossier contre leur confrère burkinabè, de nouveau incarcéré depuis le mois d’août 2024 pour « complot contre la sûreté de l’État » et « association de malfaiteurs », est vide, que leur client ne fait plus l’objet de poursuites et que son maintien en prison est par conséquent illégal.
Dans un communiqué intitulé « Appel à la cessation immédiate de la détention illégale de Guy Hervé Kam » publié ce jeudi 9 octobre, le collectif revient sur toutes les étapes de la procédure depuis la première arrestation du juriste burkinabè, le 24 janvier 2024.
Qualifiant son interpellation d’« enlèvement suivi d’une séquestration arbitraire », les 24 avocats signataires du document rappellent aussi que leur confrère a été libéré quelques mois plus tard, car « aucun indice grave ne permettait de retenir [sa] participation aux infractions qui lui étaient reprochées », notamment les soupçons de complot contre la sûreté de l’État.
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« Nous demandons donc que cette détention illégale cesse, tout simplement »
Acteur politique, membre influent de la société civile et cofondateur du Balai citoyen, Me Guy Hervé Kam n’était toutefois resté libre que 48 heures. À la suite d’une nouvelle procédure pour les mêmes faits engagée par le procureur militaire, celui-ci avait effectivement été, dans la foulée, de nouveau emprisonné.
Brièvement remis en liberté sous contrôle judiciaire pendant un peu plus de trois semaines le 10 juillet suivant, il est depuis retourné derrière les barreaux sans n’avoir jamais été entendu par un juge. Le seul évènement juridique à avoir eu lieu depuis s’est déroulé en août dernier, quand la justice a demandé par ordonnance son maintien en détention.
« Nous dénonçons un déni de justice, parce qu’il […] n’a été auditionné qu’une seule fois à la demande de ses conseils, mais qu’en plus aucun acte d’enquête n’a été posé […] et qu’il y a eu, de surcroît, des problèmes au niveau procédural – qui ont d’ailleurs été portés devant les juridictions compétentes », déclare ainsi Me Anta Guissé, avocate au barreau de Paris et membre du collectif de défense de Guy Hervé Kam. « Mais malheureusement, [ce dernier] est toujours en détention illégale. Nous demandons donc que cette détention illégale cesse, tout simplement », reprend-elle.
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