Burkina Faso : Human Rights Watch alerte sur de nouveaux massacres de civils

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Human Rights Watch accuse les groupes armés islamistes de nouveaux massacres de civils au Burkina Faso entre mai et août 2025. Djibo, Gorom Gorom et Youba ont été frappés par des attaques meurtrières qui ont coûté la vie à des dizaines de personnes, dont des femmes et des enfants. L’ONG dénonce des violations graves du droit international humanitaire, assimilables à des crimes de guerre.

Un nouveau rapport de Human Rights Watch jette une lumière crue sur la crise sécuritaire au Burkina Faso. L’ONG internationale accuse des groupes armés islamistes d’avoir perpétré plusieurs massacres de civils dans le nord du pays entre mai et août 2025. Ces attaques, menées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’État islamique au Sahel (EIS), ont coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes. Pour l’organisation, ces violences constituent de graves violations du droit international humanitaire et pourraient être qualifiées de crimes de guerre.

Des attaques coordonnées et meurtrières

Le 11 mai, Djibo, une ville du Sahel déjà assiégée depuis plus de trois ans, a été la cible d’une offensive d’ampleur. Des combattants du GSIM ont exécuté au moins 26 civils et incendié commerces et centres médicaux. Quelques semaines plus tard, le 28 juillet, un convoi humanitaire vers Gorom Gorom a été attaqué par l’EIS, faisant neuf victimes civiles. Le 3 août, le village de Youba a subi une nouvelle attaque du GSIM, avec quatorze morts, dont des femmes et des enfants piégés dans un incendie criminel.

Selon les témoignages recueillis par Human Rights Watch, les victimes étaient majoritairement des civils accusés d’avoir soutenu les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), auxiliaires de l’armée burkinabè. Ces exécutions sommaires rappellent la stratégie déjà utilisée par les groupes armés islamistes depuis le début de leur insurrection en 2016 : faire peser la terreur sur les populations locales pour mieux contrôler le territoire.

Des dénégations jugées peu crédibles

Face aux accusations, le GSIM nie avoir intentionnellement visé des civils et évoque des « allégations sans fondement » ou des « projectiles perdus ». Des explications qui peinent à convaincre, alors que les témoignages et les images satellites confirment la gravité des attaques. Human Rights Watch souligne que ces actes, répétés et systématiques, dépassent le cadre d’incidents isolés et traduisent une volonté délibérée de cibler des populations vulnérables.

Human Rights Watch exhorte les autorités burkinabè à renforcer la protection des populations et à enquêter sur les abus, y compris ceux attribués aux forces de sécurité et aux milices pro-gouvernementales. L’ONG appelle aussi l’Union africaine à faire pression pour que les responsables de ces crimes soient traduits en justice et pour que le Pôle judiciaire spécialisé dans le terrorisme bénéficie enfin des moyens nécessaires à son mandat.

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