Burkina Faso: des groupes armés islamistes ont massacré des civils, alerte Human Rights Watch

Un rapport de l’ONG Human Rights Watch souligne une situation alarmante au Burkina Faso. Depuis mai 2025, deux groupes armés islamistes ont mené des attaques meurtrières dans le nord du pays, tuant plusieurs dizaines de civils. Ces attaques violent le droit international humanitaire et pourraient constituer des crimes de guerre, selon l’organisation.
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Ce rapport compile des témoignages recueillis dans plusieurs localités où le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) et l’État Islamique au Sahel ont mené de nombreux raids contre des villages et des convois humanitaires.
Outre les militaires et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), ce sont les populations civiles qui font les frais de ces combats. Le 11 mai dernier, 26 habitants de Djibo sont tombés sous les balles terroristes, tandis que boutiques et centres médicaux étaient incendiés.
Face à ces accusations, un interlocuteur du Jnim affirme : « Jamais des civils n’ont été visés de manière intentionnelle, il s’agit d’allégations dénuées de fondement ou bien de victimes de balles perdues ».
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Enquêter et poursuivre
Pourtant, Human Rights Watch souligne que les groupes terroristes ciblent régulièrement des civils appartenant à des sous-groupes de l’ethnie peule, accusés de soutenir les VDP dans leurs opérations antiterroristes.
Les populations sont donc prises entre le marteau et l’enclume. Le rapport rappelle également que toutes les parties au conflit armé au Burkina Faso sont soumises au droit international humanitaire et au droit de la guerre coutumier, qui interdisent notamment les exécutions sommaires et les attaques contre les civils.
Ces attaques violent le droit international humanitaire et pourraient constituer des crimes de guerre, selon HRW. Tout aussi inquiétant que ces exactions, c’est le silence de la communauté internationale qui interroge, a confié à Frédéric Garat de RFI, Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch.
Ces crimes s’inscrivent dans une stratégie de violences délibérées perpétrées par ces groupes armés contre la population civile. Je pense qu’il y a un abandon de la part de la communauté internationale.
Burkina Faso : le rapport HRW sur les violences contre les civils
L’ONG Human Rights Watch insiste sur l’obligation pour le gouvernement de mener des enquêtes et de poursuivre les personnes impliquées. Cependant, elle déplore que le pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes terroristes manque cruellement de moyens, entravant ainsi toute avancée dans les enquêtes.