Burkina Faso: Contrôle des bâtiments abandonnés et/ou inachevés – Savoir trouver le juste-milieu

Après une première opération qui s’était déroulée du 23 septembre au 7 octobre 2024, l’Office national de contrôle des aménagements et des constructions (ONC-AC) lance une nouvelle campagne de contrôle des bâtiments inachevés et/ou abandonnés dans la ville de Ouagadougou. Il s’agira, en effet, d’évaluer le niveau d’achèvement et/ou d’occupation desdits bâtiments.
Cette opération, il faut le dire, a toute sa raison d’être. Certes, elle va provoquer des grincements de dents, mais elle mérite d’être conduite surtout dans une ville comme Ouagadougou où poussent des chantiers presque chaque jour que Dieu fait. Car, les bâtiments abandonnés, il faut le reconnaître, présentent parfois d’énormes risques d’insécurité pour les populations voisines, en ce sens que la nuit tombée, ils deviennent des refuges pour des bandits et autres malfaiteurs. Quand ils commettent leur basse besogne, ils se replient souvent dans ces lieux, le plus souvent non éclairés.
Des cas concrets, il y en a où des voleurs ont été aperçus dans des chantiers inachevés ou abandonnés, en train de peaufiner leur plan. Et celui qui les dénonce, s’il s’y prend mal, en fera les frais. Il pourrait même subir des actions de représailles qui pourraient lui coûter la vie. C’est en cela donc qu’il faut saluer la décision prise par les autorités d’ouvrir la chasse, pour ainsi dire, aux bâtiments inachevés et/ou abandonnés devenus un problème de sécurité publique. N’est-ce pas dans ces mêmes lieux que se retrouvent aussi des consommateurs de drogues et autres trafiquants de tout acabit ?
L’insécurité urbaine prend des proportions inquiétantes
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On oublie volontiers que les chantiers inachevés ou abandonnés deviennent parfois des lieux, par excellence, de débauche ou de dépravation sous toutes les formes. En effet, la nuit tombée, ils se transforment en véritables lupanards où se rendent des amoureux pour se frotter le lard. Souvent même, certains, la libido très débordante, le font en plein jour. Quant aux regards des voisins et l’influence que cela peut avoir sur les enfants, ils s’en moquent éperdument. Voyez-vous ? Pour toutes ces raisons, il fallait que l’autorité compétente bande les muscles en procédant au contrôle des maisons inachevées et/ou abandonnées.
Elle est dans son rôle surtout que dans le cas d’espèce, l’action viserait la protection des populations et ce, dans une ville comme Ouagadougou où l’insécurité urbaine prend des proportions inquiétantes. Toutefois, et on espère que les contrôleurs le comprendront, certains chantiers ont été abandonnés, non pas parce que le propriétaire l’a voulu ainsi, mais parce qu’entre-temps, il s’est retrouvé confronté à une autre situation qui l’oblige à revoir ses priorités. Il peut s’agir d’un cas de maladie qui, on le sait, ne prévient pas, et qui vient compromettre le programme pré-établi.
Et ce n’est pas tout. Certains ont commencé des chantiers et ont, par la suite, perdu la vie ou leur travail. Déstabilisée, la famille ne peut pas, en si peu de temps, poursuivre les travaux. Il y en a aussi qui, parce qu’ils avaient un peu de sous et de peur de les bousiller, ont décidé de commencer leurs chantiers, espérant poursuivre progressivement les travaux suivant le rythme des entrées d’argent.
On peut multiplier les exemples; tant il y en a à la pelle. Pour tout dire, c’est dur ! Et Dieu seul sait si personne ne veut se retrouver dans ces situations inconfortables. C’est pour toutes ces raisons que l’ONC-AC demande à tous ceux qui sont concernés, de se présenter à ses équipes. S’agit-il d’entendre, de comprendre avant d’agir ? C’est possible. A tous ceux qu’on demande de venir, l’essentiel est de commencer à se présenter devant les services pour voir ce qu’il y a lieu de faire.