BNP Paribas confronté à un risque financier majeur après une condamnation pour complicité d'exactions au Soudan

L’action de la banque française a chuté de près de 8% à la Bourse de Paris lundi 20 octobre, trois jours après qu’un jury populaire américain a reconnu l’enseigne coupable de complicité dans les violences qui ont ensanglanté le Soudan sous la dictature d’Omar el-Béchir. En jeu: des millions – voire des millards – de dollars de dommages et intérêts que BNP Paribas pourrait avoir à payer aux victimes.

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BNP Paribas dans une mauvaise passe. Conséquence directe du verdict d’un jury populaire de New York qui l’a condamnée pour complicité d’exaction au Soudan en fin de semaine dernière, l’action de la banque française a chuté de près de 8% à la Bourse de Paris, ce lundi 20 octobre. En cause, selon la justice américaine : des transactions commerciales que BNP Paribas a organisé et dont les recettes ont servi à financer l’armée et les milices du régime de l’ancien dictateur soudanais Omar el-Béchir.

Dans un dossier qui compte encore près de 25 000 plaignants, les jurés ont décidé d’attribuer un dédommagement de plus de 20 millions de dollars à trois d’entre eux qui avaient été choisi par le juge. Bien que ‘établissement bancaire ait fait valoir lors du procès que sa responsabilité n’avait pas été démontrée, ils ont estimé qu’il était responsable des atrocités dont ces trois individus de nationalité soudanaise ont été victimes sous la dictature d’Omar el-Béchir.

Risque juridique et risque réputationnel

Si BNP Paribas a d’ores et déjà fait part de son intention de faire appel, ce jugement pourrait toutefois faire jurisprudence et conduire la banque à payer une très lourde facture. « En termes de dédommagement, il risque probablement d’avoir un impact plus important que ce qui a jusque là été évoqué dans ce dossier sur le plan monétaire », analyse Christophe Nijdam, membre du comité consultatif de l’autorité bancaire européenne, selon qui les sommes en jeu pourraient atteindre plusieurs milliards de dollars. « Les provisions actuelles [de la banque] sont probablement insuffisantes car le risque juridique aux États-Unis – prise de dédommagements, d’amendes, de dommages – est bien plus important qu’en Europe », estime encore ce dernier.

Mais pour l’enseigne française qui a déjà écopé en 2014 d’une amende de 9 milliards de dollars pour avoir contourner l’embargo américain sur le pétrole soudanais, le risque est aussi réputationnel :  BNP Paribas voit désormais en effet son nom mêlé au financement du génocide au Darfour alors que sa filiale suisse a par ailleurs été la seule banque internationale à rester active au Soudan de la fin des années 1990 à l’année 2009.

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