Bénin: Un colloque international pour concilier action militaire et respect du droit humanitaire

Le ministère de la Défense du Bénin et les États-Unis ont organisé cette semaine à Cotonou un colloque international consacré à l’application et au respect du droit international humanitaire. Une trentaine de pays africains étaient représentés par des commandants d’unité militaires et leurs conseillers juridiques. Le but était de doter les officiers africains d’outils juridiques et opérationnels permettant de maintenir l’équilibre entre efficacité militaire et respect des normes humanitaires.
Préserver les valeurs humanitaires en période de guerre, les officiers participants connaissent parfaitement. Cependant, selon le colonel Juste Ndanou Mauriac des forces armées congolaises, son application reste complexe pour le soldat sur le terrain. « On ne peut pas dire que l’application est facile. On demande aux militaires d’agir très vite et bien. Ce n’est pas toujours évident ! », explique-t-il.
Franck Béhanzin, conseiller juridique du ministère de la Défense du Bénin, estime que ce colloque était nécessaire notamment pour « comprendre la nécessité de respecter les défis du droit international humanitaire et des droits de l’homme, connaître les déviances qui pourraient survenir et former le militaire sur les défis contemporains du droit et des opérations militaires. »
Une menace avant tout sécuritaire
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Aujourd’hui, dans la plupart des pays africains, la menace est sécuritaire. Les terroristes imposent une guerre asymétrique, ce qui complique considérablement le respect du droit international humanitaire, selon l’officier supérieur venu de Brazzaville, Juste Ndanou Mauriac.
« Le terroriste se confond avec la population civile. La distinction n’est pas facile à faire. Il faut distinguer le militaire du civil, c’est la première règle, mais aussi distinguer les objectifs militaires des biens civils », ajoute-t-il. C’est le premier principe prescrit et il faut savoir s’adapter à ce défi de la guerre asymétrique, estiment certains participants pour qui la solution passe par le renseignement efficace.
Les organisateurs ont fait appel à des universitaires et juristes de haut niveau pour cette réunion de rappel et d’appropriation du sujet. Le major général Charles Walker, chef de la garde nationale aérienne américaine, présent à Cotonou, s’est dit satisfait, affirmant que son pays soutiendra toujours la coopération dans les sujets d’intérêt partagé.