Bénin: Finance durable – Le Bénin fait son entrée dans le cercle restreint de l'IPSF

Le Bénin a officialisé son adhésion à la Plateforme Internationale sur la Finance Durable (IPSF), rejoignant ainsi un groupe de pays engagés dans l’harmonisation des cadres de financement vert à l’échelle mondiale.

Le ministère de l’Économie et des Finances a annoncé le 31 juillet 2025 l’entrée du pays dans ce réseau sélectif lancé en 2019, aux côtés de géants comme la Chine, l’Union européenne ou encore le Canada. Le Bénin devient ainsi le 21ᵉ membre de la plateforme, et le troisième pays africain à y siéger avec le Maroc et le Sénégal.

LIPSF vise à favoriser l’harmonisation des cadres réglementaires de la finance durable à l’échelle mondiale, afin de faciliter les flux de capitaux vers les investissements verts. Les membres actuels de l’IPSF représentent 54 % du PIB mondial et plus de la moitié de la population de la planète.

Dans un communiqué, les autorités béninoises ont souligné que cette adhésion reflète la volonté du pays de « contribuer pleinement à la transition climatique globale et à la coopération internationale en matière de finance durable ». Le Bénin, qui ne représente que 0,01 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, entend désormais valoriser ses engagements et renforcer sa crédibilité sur la scène financière internationale.

Un positionnement stratégique sur le marché du financement climatique

Au-delà du symbole, cette adhésion s’inscrit dans une stratégie plus large impulsée par le Président Patrice Talon : celle d’un pays qui cherche à passer du statut de bénéficiaire à celui de co-contributeur aux règles du jeu climatique. Rejoindre l’IPSF permet ainsi au Bénin d’accéder à un espace où se négocient des standards techniques cruciaux qui conditionnent l’accès aux financements durables.

Depuis 2021, le pays s’est engagé dans des émissions d’obligations durables, renforçant progressivement l’intégration des enjeux environnementaux dans ses politiques publiques. L’adhésion à l’IPSF pourrait ainsi consolider ces efforts en rendant les instruments financiers du Bénin plus lisibles et attractifs pour les investisseurs internationaux. Cette dynamique s’est récemment accélérée avec la signature par le Romuald Wadagni, le ministre de l’Économie et des Finances, le 23 avril dernier à Washington, d’un Mémorandum-Cadre inédit sur le financement climatique, en marge des Assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

En croisant cette initiative avec son adhésion à l’IPSF, le Bénin montre son ambition de bâtir un écosystème robuste et crédible autour de la finance climatique, capable d’attirer des capitaux tout en structurant une politique publique alignée sur les standards internationaux.

COP30 en ligne de mire : un rendez-vous crucial pour l’Afrique

À l’approche de la COP30 au Brésil, la finance climatique s’annonce comme un enjeu majeur pour les pays africains, qui peinent encore à capter les ressources promises par les pays développés. Malgré leur faible contribution aux émissions globales, les pays du continent subissent de plein fouet les effets du changement climatique.

Dans ce contexte, l’adhésion du Bénin à l’IPSF et la signature récente d’un cadre de coopération sur le financement vert traduisent une stratégie claire : se doter des outils techniques et institutionnels pour accéder, gérer et justifier les financements internationaux. Une approche proactive, à rebours des logiques d’attente, qui pourrait inspirer d’autres États africains lors des négociations à venir.

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