Bénin : tapis rouge pour le 6e sommet Climate Chance Afrique à Cotonou

Les acteurs de la lutte pour la cause climatique ont effectivement répondu à l’appel de Climate Chance pour son 6e sommet Afrique qui a choisi la ville de Cotonou pour lui servir de cadre. La cérémonie de lancement de cet événement unique a connu la présence de plusieurs hautes autorités béninoises, ce lundi.

C’est une Salle rouge du Palais des Congrès de Cotonou bondé qui a accueilli, ce lundi 27 octobre 2025, la cérémonie d’ouverture du 6e sommet Climate Chance Afrique. Ministres, députés, représentants du corps diplomatique, acteurs de la société civile, activistes du climat, ils étaient tous présents. Ce fut d’abord à Luc Atrokpo, maire de la ville hôte de Cotonou, et président de l’Association nationale des communes du Bénin (ANCB) qu’échut l’honneur d’ouvrir le bal des interventions.

« Nous refusons de subir, nous choisissons d’agir »

Le maire de Cotonou a d’abord souhaité la bienvenue à ses hôtes dans la « ville métropole, vibrante, hospitalière et résiliente face aux défis du siècle », une ville résiliente comme l’Afrique qui, « toujours plie sans jamais rompre », insiste Luc Atrokpo. À l’en croire, le Bénin est honoré d’accueillir ce sommet, « rendez-vous des consciences et des actions », car, dit-il, « ici se pense et se construit l’avenir commun de nos territoires ».

De l’avis de Luc Atrokpo, Cotonou n’est pas qu’une ville côtière, mais une métaphore vivante de l’Afrique d’aujourd’hui « vulnérable, mais debout (…) blessée, mais jamais vaincue ». Et de rappeler le combat de la ville contre le fléau des inondations, l’engagement des autorités de la ville pour une urbanisation durable, les politiques de végétation mises en œuvre, etc.. Toutes choses inscrivant une seule évidence : « Nous refusons de subir, nous choisissons d’agir ». S’appuyant sur une citation d’Aimé Césaire qui a affirmé qu’« il n’y a pas de honte à préférer le combat à la servitude », Luc Atrokpo a insisté sur le combat mené avec lucidité et courage au Bénin et précisément à Cotonou pour préserver la Terre à léguer aux générations futures.

Le maire de Cotonou prend la mesure de l’importance de la tenue du sommet dans sa ville. Aussi martèle-t-il : « A Cotonou se rencontrent les ambitions de nos villes, la volonté de nos États et l’énergie de nos peuples. Ici se tisse un dialogue essentiel entre atténuation et adaptation, entre développement et durabilité, entre la promesse de demain et la responsabilité d’aujourd’hui. Cotonou aujourd’hui devient le carrefour de la pensée, de l’action climatique, la passerelle entre le rêve et le possible ».

« Un sommet Climate Chance, c’est un temps collectif qui doit structurer le débat international »

À la suite de Luc Atrokpo, le président de Climate Chance, le sénateur Ronan Dantec, prenant la parole, a dans un premier temps salué les organisateurs de ce sommet pour avoir réussi à le faire dans un délai très court, en fait le plus court dans lequel un sommet de Climate Chance a été organisé. « C’est un plaisir toujours renouvelé pour le président de Climate Chance d’ouvrir un sommet Climate Chance Afrique, le 6e qui vient deux ans après celui de Yaoundé où nous avons collectivement adopté cette feuille de route sur l’habitat durable en Afrique », a commencé Ronan Dantec.

Puis il fait un rappel sur le sommet Climate Chance Afrique tenu à Agadir où, avant la COP de Marrakech, une déclaration des acteurs non étatiques a été publiée sur les priorités d’action climatique. « Cette déclaration reste à ce jour la plus largement signée de l’histoire des négociations internationales sur le réchauffement climatique, avec plus de 1 000 organisations signataires », explique-t-il.

Mais pourquoi un tel rappel ? Ronan Dantec répond : « Si je débute mon intervention par ce rappel des sommets africains organisés par notre organisation internationale, Climate Chance, c’est pour souligner, avant que nous commencions nos travaux en atelier, qu’un sommet, ce n’est pas juste un moment ensemble, même s’il est toujours important de se rencontrer, d’échanger de visu, un sommet Climate Chance, c’est un temps collectif qui doit structurer le débat international, qui légitime des propositions collectifs qui doivent ensuite influer sur les décisions prises dans les instances de la gouvernance mondiale, interpeller, convaincre les principaux dirigeants mondiaux ».

Un appel à une coopération renforcée Afrique-Europe pour sauvegarder le climat

Pour le président de Climate Chance, le sommet de Cotonou s’inscrit, à quelques jours de la COP de Belém au Brésil, dix ans après la COP de Paris qui avait suscité un vrai espoir de remettre le monde sur une trajectoire crédible de stabilisation du climat sous les fameux 1.5° de réchauffement. « 1.5° d’augmentation debénins températures, c’est ce que nous avons connu en 2024, année la plus chaude jamais enregistrée sur cette planète d’après les données de l’Organisation météorologique onusienne », a laissé entendre Ronan Dantec.

Et de rappeler que l’Afrique ne représente que 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En comparaison, il relève le cas de l’Europe où les émissions ont considérablement baissé pour ne se retrouver qu’à 9 %. « Europe + Afrique, c’est aujourd’hui seulement 1/6 des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais ce sont aussi en parallèle les deux continents probablement les plus vulnérables face aux conséquences du réchauffement climatique », a montré le sénateur. D’où un appel à renforcer la coopération Afrique-Europe pour la lutte en faveur du climat.

« L’Afrique n’est pas seulement victime du changement climatique ; elle en est aussi la solution »

Enfin, Raphaël Akotègnon, ministre béninois de la Décentralisation a clôturé la série des allocutions. Pour le membre du gouvernement, ce jour où Cotonou accueille le 6e sommet Climate Chance Afrique est un jour historique. Il a notamment insisté sur la pertinence du thème de ce sommet qui, plus qu’évocateur, « est une interpellation de la conscience collective et de celle des dirigeants des villes du monde entier vers un développement intégré et durable avec pour levier des valeurs qui nous sont propres ». Raphaël Akotègnon ne s’est pas privé de rappeler les multiples engagements et projets du Bénin dans les énergies propres comme le solaire depuis quelques années ainsi que les attentes du gouvernement béninois de cette assise. « L’Afrique n’est pas seulement victime du changement climatique ; elle en est aussi la solution », a clamé le ministre béninois de la Décentralisation pour ouvrir officiellement les travaux du sommet.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close